Bruxelles continue de penser que l'accord d'association signé par
l'Algérie est le meilleur de tous ceux qui ont été signés par les autres pays
de la rive sud de la
Méditerranée.
«Il y avait une très bonne équipe de négociateurs, ça a pris dix ans à
l'Algérie pour les raisons que l'on sait alors que les autres pays ont conclu
en deux ans», disent nos sources bruxelloises. L'on rappelle qu'à l'époque « la
production nationale était très petite mais les intérêts de ces petits
producteurs ont été sauvegardés». Excepté cependant selon leurs dires «le sucre
et l'huile (l'Europe était à l'époque en surproduction de sucre)».
Pour ce qui est des produits dont les tarifs ont été démantelés, les
Européens affirment qu' «il n'y a eu aucune tricherie de leur part, à la seule
différence qu'avec le démantèlement, c'est l'importateur qui empoche les droits
de douane. Donc, quand on regarde du côté du démantèlement, il n'y a pas de
pertes financières mais sur le terrain c'est autre chose.» Pour eux, «l'argumentaire
du manque à gagner est bon mais il faut revoir les choses sur le terrain et non
dans l'accord». Autre problème à l'importation, s'ils estiment que le Credoc
constitue «une bonne chose pour lutter contre la corruption, l'imposition de ce
seul mode de paiement a fait doubler les pratiques bureaucratiques». Et comme
les pays européens sont les plus gros fournisseurs de l'Algérie en équipements,
«les difficultés de les ramener ont provoqué le blocage d'un grand nombre de
projets».
Nos sources européennes indiquent que la production européenne ne
concurrence pas celle algérienne. Il faut regarder, dans ce cas, du côté des
produits asiatiques «vendus bien moins chers parce que contrefaits». On pense
aussi aux produits arabes commercialisés dans le cadre de la zone de libre-échange
(ZALE). Le tout a été transcrit dans l'étude qui a été faite en 2010 par les
experts de la CE à
Bruxelles sur l'évaluation de l'accord d'association après 5 ans de sa mise en
Å“uvre. « L'étude a été faite avec une étroite collaboration algérienne, sur la
base de statistiques fournies par la
Banque d'Algérie, on ne les a pas inventées». L'évaluation en
question n'a jamais été rendue publique par l'Algérie. Probablement parce que, disent
les observateurs, «elle ne correspond pas au discours politique ambiant».
Bruxelles retient quand même «cette forte volonté du gouvernement
algérien de soutenir la production nationale». Seulement elle reconnaît qu' «il
ne sait pas comment s'y prendre ». Lors de l'audience qu'il lui avait accordée
le 17 mai dernier, le président de la République a, pour rappel, expliqué à
Stephan Füle les objectifs du plan quinquennal ainsi
que les réformes politiques qu'il a décidées.
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Posté Le : 30/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : G O
Source : www.lequotidien-oran.com