Algérie

Le meeting de Benflis perturbé à Bouira



La police a dû user de gaz lacrymogènes pour contenir les manifestants qui ont essayé d'empêcher le candidat de tenir son meeting.Le déplacement du candidat Ali Benflis à Bouira, hier, a tourné à l'affrontement entre les opposants à l'élection présidentielle et les forces de l'ordre. Une quarantaine de blessés sont à déplorer parmi les manifestants et une vingtaine parmi les forces de l'ordre, a-t-on appris auprès de sources hospitalières. En effet, à 14h20, des échauffourées ont éclaté lorsque des manifestants, notamment des jeunes non identifiés, ont commencé à provoquer les policiers chargés de sécuriser les abords de la maison de la culture Ali-Zamoum où le candidat Benflis devait tenir son meeting, en jetant sur eux des bouteilles d'eau, des mandarines et autres.
La situation a très vite dégénéré lorsque trois manifestants ont été embarqués par la police. À partir de là, des dizaines de manifestants ont pris d'assaut le siège de la wilaya, situé non loin de l'esplanade de la maison de la culture. Des voitures appartenant aux fonctionnaires de la wilaya, stationnées dans le parking, ont été callaissées. C'est là que les éléments antiémeutes sont entrés en action en usant de gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui scandait des slogans hostiles au candidat Benflis et au système dans sa globalité. 15h, une rumeur faisait état de la décision d'Ali Benflis d'annuler son meeting, mais il n'en fut rien. 15h30, l'information du maintien du meeting a été confirmée par les opposants au scrutin du 12 décembre. Les milliers de protestataires venus des quatre coins de la wilaya, pour crier leur refus de la présidentielle, ont essayé de briser le cordon sécuritaire mis en place et arrosé de pierres et autres objets les agents des forces de l'ordre. Ces derniers ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes.
S'en est suivie une bataille rangée entre les émeutiers et les éléments des forces antiémeutes. Ces derniers, faut-il le souligner, n'ont commis aucun dérapage notable puisqu'ils se sont contentés d'essayer de contenir la foule qui voulait chasser Benflis. "Il n'est pas le bienvenu à Bouira, qu'il reparte d'où il est venu. Nous ne voulons ni de lui ni de l'élection dans le contexte actuel", dira un manifestant rencontré sur les lieux. Et d'ajouter : "Ces candidats, Benflis à leur tête, n'ont ni honneur ni dignité. Ils se font chasser de partout, le peuple ne cesse de les insulter et eux continuent de nous narguer", ont crié les manifestants.
Depuis la matinée, des milliers d'opposants à l'élection présidentielle n'ont de cesse de scander : "Benflis dégage !", "Benflis candidat du système" et "Ulac l'vot ulac". De son côté, le directeur de campagne de M. Benflis a déploré ces dérapages, tout en fustigeant les manifestants. "Ce n'est pas ainsi qu'on bâtit une Algérie démocratique et plurielle. Les opposants ont le droit de s'opposer, mais nous avons également le droit de tenir notre meeting et avons la loi de notre côté", a-t-il souligné. Ce n'est qu'à 16h45 qu'Ali Benflis s'est présenté devant ses partisans, une soixantaine, et le staff qui l'accompagnait. En préambule, il s'est dit "désolé" de la tournure des événements. "Je suis venu à Bouira avec un esprit rassembleur et pacifiste. Je suis consterné par ces dérapages", a-t-il tenu à souligner, avant de décliner son programme électoral.
Lors de son allocution, il a expliqué détenir "les clefs" de la relance conomique. Pour l'hôte de Bouira, son programme est axé sur "le rassemblement des efforts et des compétences" afin, selon ses dires, d'opérer un changement global dans la perspective de réaliser la modernisation politique, économique et sociale du pays.

RAMDANE BOURAHLA


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