Le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé dont le pays conduit la médiation ouest-africaine dans la crise au Mali, est arrivé mardi dans le nord du pays pour rencontrer les groupes armés activant dans la région, au lendemain d'une réunion des pays du champ qui ont plaidé pour une "action résolue et urgente".
M. Bassolé est arrivé à Gao, où il a été accueilli par des notables et un responsable local du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un groupe armé qui contrôle la ville.
Il a affirmé qu'il doit "porter un message" aux groupes armés de la part du président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Le chef de la diplomatie burkinabée avait déjà souligné que son pays renforcera sa médiation pour trouver une solution à la crise malienne selon les décisions de la Cédéao, afin de former un gouvernement d'union nationale au Mali.
Blaise Compaoré avait déjà reçu en juin dernier à Ouagadougou, des délégations du groupe armé islamiste Ansar Dine et du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) des rebelles touaregs. Ansar Dine qui contrôle avec d'autres groupes armés la partie nord du Mali, avait accepté de "s'engager dans la voie de recherche (d'une) solution politique négociée à cette crise, sous la médiation". Le MNLA, qui a unilatéralement proclamé l'indépendance de l'Azawad (nord), s'était également déclaré "disponible" pour des négociations de paix.
Cette visite du ministre burkinabé des Affaires étrangères dans le nord malien intervient au lendemain d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du champ à Niamey, à laquelle a pris part M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires Maghrébines et Africaines.
Dans une déclaration publiée à l'issue des travaux de cette rencontre, les participants ont lancé un "vibrant appel" aux Maliens "pour qu'ils s'entendent, se réconcilient et se réunissent autour des idéaux d'unité nationale, de concorde et de paix".
Ils ont souligné que "la recherche d'une sortie de crise au Mali requiert une action résolue et urgente", qui doit s'articuler, selon la déclaration, autour notamment de "la préservation de l'unité et de l'intégrité" du Mali, l'installation d"'autorités de la transition fortes, consensuelles et représentatives", "la recherche d'une solution politique négociée entre le gouvernement et les groupes armé", ainsi que le recours à la force pour "éradiquer les groupes terroristes opérant dans les des régions du Nord(...)".
Les participants à la réunion de Niamey ont exprimé, en outre, leur satisfaction à l'égard des consultations en cours en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale, "consensuel et représentatif de toutes les forces vives de la nation" et ont appelé tous les Maliens à "adhérer" à ce processus et la communauté internationale à le soutenir.
Le président malien de la transition, Dioncounda Traoré, a achevé récemment ses consultations avec les forces vives dans le pays, en vue d'avoir leurs avis sur le discours qu'il avait prononcé récemment sur la gestion de la période de transition, avaient affirmé en début de semaine des sources officielles.
Le président Traoré avait reçu les responsables de la presse malienne, le regroupement IBK 2012, les présidents des institutions consulaires et les responsables de la Coalition pour le Mali, des partis politiques, des syndicats de justice et Associations des Droits de l'Homme, ainsi qu'une délégation de la société civile.
Dioncounda Traoré avait annoncé récemment dans un discours à la nation la mise en place d'un Haut Conseil d'Etat (HCE), en vue de "compléter l'architecture institutionnelle du pays" et gérer la période de transition et la formation d'un prochain cabinet d'union nationale.
Le HCE sera constitué du président de la République et de deux vice-présidents chargés d'assister le président dans l'accomplissement des missions de la transition politique.
Ces nouvelles instances qui seront mise en place doivent se donner les capacités de renforcer l'Etat central afin de pouvoir reconquérir sa souveraineté et éradiquer les groupes armés dans le nord du pays.
Dioncounda Traoré était rentré le 27 juillet après deux mois à Paris pour des soins à la suite d'une agression par des manifestants dont il a été victime le 21 mai dernier lors d'une marche contre son maintien au pouvoir. Le procès de trois des organisateurs de la manifestation qui avait conduit à son agression s'est ouvert dans la journée à Bamako.
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Posté Le : 07/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz