Algérie

Le médecin emprisonné pour un «toucher rectal»


La désormais affaire du «toucher rectal déplacé» effectué le 5 novembre dernier par un médecin généraliste de Sonatrach sur son collègue chauffeur qui a défrayé la chronique cette semaine est entre les mains de la justice qui a décidé de maintenir le médecin en prison depuis quinze jours.Les faits : M. N., chauffeur, joueur de domino à ses heures libres avec ledit médecin, aurait été victime d'une consultation médicale orchestrée par ce dernier non content de voir son partenaire le battre à plate couture au jeu. Selon des témoignages concordants, le médecin aurait décidé de se venger en faisant subir un toucher rectal au chauffeur et de s'en enorgueillir en public, ce qui a eu pour effet un dépôt de plainte pour manque d'éthique, un geste médical effectué sans le consentement du patient et divulgation de secret médical.
Après audition du Dr K. E. A, exerçant à la station TRC Sina de Sonatrach, à Hassi Messaoud, le parquet a retenu le crime d'atteinte à la pudeur à son encontre. Il a été placé sous mandat de dépôt. Le parquet statuera le 6 février courant sur ce cas. Pour le Dr Mostefa Gaceb, médecin légiste et président du Conseil de l'Ordre, «l'urgence est de sécuriser, de soutenir et de libérer ce médecin car sa vocation est de soigner et non pas d'être en prison», dit-il.
Le président régional du Conseil de l'Ordre interpelle la justice pour saisir son instance apte à donner des précisions sur la faisabilité de l'acte et l'existence ou non d'un dépassement dans l'exercice de la médecine.
Soulignant que le médecin incriminé est un jeune praticien fraîchement émoulu, le Dr Gaceb estime que son institution possède une batterie de mesures répressives pour dissuader et sanctionner tout médecin ayant commis une erreur, citant l'exemple d'autres tribunaux ayant systématiquement recours aux compétences du Conseil pour éclairer des cas portés devant la justice. Il s'étonne également du fait que le plaignant, travaillant sous le régime de la sous-traitance et le chef de base aient été relevés de leurs fonctions.
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