Algérie

« Le médecin du téléphérique » projeté sans les cinéphilesSemaine du film chinois à la cinémathèque d'Alger



« Le médecin du téléphérique » projeté sans les cinéphilesSemaine du film chinois à la cinémathèque d'Alger
La projection, dans l'après-midi de dimanche dernier, du long métrage « Le médecin du téléphérique », à la cinémathèque, dans le cadre du la semaine du film chinois à Alger du 24 octobre au 1er novembre, s'est déroulée en l'absence du public. Le film est inspiré d'un fait divers qui s'est produit à Lama Di, un paisible village sis dans la circonscription administrative de You Nan, loin des grands centres urbains et traversé par un oued. Des populations vivent sur les deux berges de la rivière et, pour commercer et se rencontrer, elles n'ont qu'un seul moyen de transport : un téléphérique, long d'un peu plus de cent mètres. L'unique médecin du village, Dong Tshian Doui, y passera vingt-huit longues années, malgré les nombreuses difficultés qu'il y rencontre. Chaque matin, sans se lasser, il traverse la rivière et soigne avec les moyens du bord les malades. Sollicité par une société traditionnelle qui subsiste grâce au travail de la terre, le praticien arrive vaille que vaille à s'acquitter de sa tâche, à ausculter ses patients avec un matériel rudimentaire. Pour autant, le manque de moyens médicaux nécessaires ne l'a pas empêché de se dévouer avec passion à son métier de médecin sans remettre en cause sa société dont la structure mentale est encline à broyer l'individu et à le réduire parfois à sa plus simple expression. Si, d'apparence, l'histoire de cette 'uvre cinématographique est somme toute banale, il n'en demeure pas moins qu'elle constitue un exemple qui dévoile une société bridée par un système castrateur. « Le médecin du téléphérique » est une mise en scène d'une préoccupation collective ramenée à l'échelle individuelle, avec la mise en exergue du rôle que chacun est appelé à jouer dans une société en mutation socioculturelle. Pour le rendre plus accessible et permettre au public algérois une meilleure compréhension, l'équipe a accompagné le film d'un sous-titrage en langue française. Ce qui a amené la faible assistance présente à le suivre avec beaucoup d'intérêt. 'uvre filmique d'une qualité esthétique, ce long métrage est plus qu'une peinture de la vie villageoise d'une grande partie du peuple chinois. C'est aussi et surtout une dénonciation à peine voilée des conditions dans lesquelles a vécu, pendant longtemps, une partie de la société chinoise, particulièrement en zones montagneuses et reculées. Le film montre également des scènes pittoresques, faites de verdure et d'un besoin de vivre la liberté comme chacun l'entend. « Le médecin du téléphérique » est une réussite sur le plan technique. Son réalisateur, Li Cian Ge, a joué sur l'image et les grands plans. D'ailleurs, certaines scènes parlent d'elles-mêmes et se passent de tout commentaire. L'absence des cinéphiles aura constitué la fausse note de ce rendez-vous cinématographique.


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