Algérie

Le mausolée de Sidi Achour en ruine



Le mausolée de Sid Achour, le saint vénéré des habitants de la ville de Collo et particulièrement de la tribu des Achache, cette bâtisse blanche érigée sur la crête de la montagne la plus élevée qui domine la ville, est dans un état de ruine et sa dégradation s’est accélérée depuis que le toit de la bâtisse qui abritait le tombeau s’est complètement dégarni par manque d’entretien.

Seuls les murs tiennent encore et protègent le tombeau. Ce mausolée devrait être classé monument historique et donc protégé de la main destructrice des profanateurs. Sa construction date de 1720, selon certains écrits, et de 1750, selon d’autres. Cette bâtisse a même abrité un siècle auparavant les pourparlers qui avaient scellé la paix entre les tribus des Achache et celle des Béni Ishak. Le tombeau serait celui d’un imam qui assurait des prêches aux fidèles et leur enseignait le Coran, et il serait venu de la ville de Tlemcen et on l’appelait Achour Ben Mohamed Tlemçani. La tribu des Achache habitant actuellement la cité de Aïn Zida , au piémont de la montagne où le mausolée est érigé, organisait jusqu’au début des années 1990, une zerda annuelle pour implorer sa bénédiction mais également une opportunité pour rassembler la tribu des Achache, dont les enfants dans tous les coins du pays et même à l’étranger y viennent, un évènement rassembleur, fortement animé et qui s’est d’ailleurs transformé en une curiosité touristique. Durant la décennie de l’insécurité, le tombeau a été profané pour la première fois depuis presque trois siècles alors que les habitants de Collo le protégeaient jalousement. Idem pour les autres mausolées de Sidi Bouhdid, du cimetière de Aïn Doula et celui de Ksir El Bez qui sont tous en état de ruine après des siècles de préservation. Apparemment, ni les autorités locales, ni ceux chargés de la préservation du patrimoine, ni même la société civile et encore moins les tribus concernées, ne s’en inquiètent outre mesure.




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