Le matin, Alger plonge encore dans un sommeil profond Après de longues veillées

En ce mois de Ramadhan, le rythme de vie habituel est au ralenti. A Alger, les rues sont désertes durant la matinée. Entre 7h et 10 heures, la route reliant Ben Aknoun à Alger-Centre est pratiquement vide. Le bouchon habituel à El Biar a disparu. Pendant ce temps, il n'y a aucune trace de bus. Pour se déplacer, un matinal doit attendre l'un des rares taxis en service. En plus des restaurants et des cafés, les commerces sont également fermés. Pas la peine de sortir tôt pour faire les vitrines. Ce n'est que vers 10h 30, que les quelques taxiphones, magasins et buralistes commencent à renouer avec le mouvement habituel. Seul les marchés de fruits et légumes sont sollicités et même envahis par les consommateurs. Les ménagères ne veulent pas perdre de temps pour préparer le « f'tour » et celles qui travaillent font les courses avant de rejoindre leur poste, par peur de trouver plus tard les étals vides. En plus de ces femmes, préoccupées par la « chorba » du soir, les hommes, qui ont passé toute la nuit dehors, n'arrivent pas à sortir de leur sommeil. Pour eux, la vie reprend après la rupture du jeûne. En effet, pendant le Ramadhan l'Algérien semble être en période d'hibernation, il est plongé dans un sommeil profond jusqu'à 15h. Les rares passants croisés dans la rue sont assommés et leur démarche presque vacillante en dit long sur leur état. Raison pour laquelle beaucoup de fonctionnaires ont préféré prendre leur congé se sachant dans l'incapacité d'assurer leurs tâches après une longue veillée et particulièrement avec le ventre vide. Le Ramadhan procure à Alger, notamment aux villes voisines, une ambiance étrangement sereine qui fait peur à certains citoyens habitués au tohu-bohu quotidien. C'est dire que la population s'est mise en mode « pause » durant le mois de Ramadhan.