Algérie

Le masque de la Gorgone revient au pays



Le masque de la Gorgone revient au pays
Le masque de la Gorgone, pièce archéologique rare, volée en 1996 sur le site romain de Annaba et revendue en Tunisie, symbole de la volonté de l'Etat algérien à récupérer son patrimoine spolié, a enfin été restitué à l'Algérie par la Tunisie, après plusieurs années de procédures et d'incessants reports. Les Algériens peuvent enfin admirer, depuis hier, ce masque qui est exposé au musée national des antiquités, tel un trophée de la lutte contre le trafic de pièces archéologiques, avant de repartir à Annaba pour retrouver sa place originelle.Une délégation algérienne s'était déplacée, dimanche dernier, à Tunis, pour la restitution du masque de la Gorgone. A cet effet, la ministre de laCulture, Khalida Toumi, et son homologue tunisien, Mourad Sakli, ont signé le procès-verbal de remise actant la restitution à l'Algérie du masque de la Gorgone. La restitution de cette sculpture en marbre à l'Algérie est «un moment d'importance éthique et de grande portée symbolique et politique pour les deux pays, surtout que la conjoncture régionale singulière appelle au renforcement des liens de solidarité qui les unissent», a déclaré la ministre, citée par l'APS. La ministre a également indiqué que le vol de la pièce archéologique avait été commis alors que l'Algérie faisait face au terrorisme intégriste. Aussi, ce crime est-il perçu comme un coup de poignard dans le dos au moment où le pays était mobilisé pour sa sauvegarde. Elle précisera à ce sujet qu'«il ne s'agit pas donc d'un simple objet archéologique à récupérer, mais d'un patrimoine culturel de la nation algérienne à restituer, constitutif de son être social, identitaire et culturel».Abordant la question de la lutte contre le trafic des biens culturels, la ministre a souligné que la restitution de la pièce archéologique n'était qu'un jalon dans les efforts menés par l'Algérie dans ce domaine qui exige une lutte commune, déterminée et solidaire. Dans cette optique, il sera prochainement créé une commission algéro-tunisienne d'experts qui sera chargée du suivi du dossier particulier du trafic illicite des biens culturels, tel que décidé en février dernier lors de la 19e session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne. Concernant l'état de cette pièce rare, le directeur du patrimoine au ministère de la Culture, Mourad Betrouni, a affirmé que «le masque de la Gorgone, n'a pas subi de détériorations importantes».Les experts algériens et tunisiens, réunis à Tunis une semaine avant la cérémonie de restitution, ont constaté «quelques petites éraflures dues au transport de la pièce» et une «légère ligne de couche de peinture verte attestant qu'elle était adossée à un mur ainsi que des traces de plâtre sur les côtés», a précisé l'expert algérien.Pour rappel, après avoir été volé et sorti du pays, le masque de la Gorgone a été retrouvé et identifié en 2011, à l'intérieur d'une des résidences de Sakhr el Materi, gendre du président tunisien déchu, Zine Al Abidine Ben Ali. Sakhrel Materi est actuellement poursuivi par la justice tunisienne pour trafic illicite de pièces archéologiques. Jusqu'à sa disparition en 1996, le masque de la Gorgone, découvert en 1930 par l'équipe de l'archéologue français Choupaut, ornait la façade d'une fontaine publique et faisait office d'exutoire d'une conduite d'adduction d'eau dans la ville de Annaba.S. B./APS




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