Le membre du Secrétariat national du Front Polisario chargé de l'Europe et de l'Union européenne, Oubi Bachir Bouchraya a affirmé que le Maroc, soutenu par la France, a sapé tous les efforts de l'ONU pour le règlement de la question sahraouie, mettant en avant les positions contradictoires de certains pays européens qui lancent des appels au calme alors qu'ils voulaient maintenir le statu quo qui ne bénéficie qu'au Maroc et accentue les souffrances des Sahraouis.Dans une déclaration au journal français "La Marseillaise", Oubi Bouchraya Bachir a souligné que les positions de certains pays européens appelant à la trêve et au respect du cessez-le-feu au Sahara occidental interviennent tardivement, précisant que ces mêmes pays voulaient maintenir le statu quo qui ne profite qu'au Maroc et accentue les souffrances des Sahraouis dans les territoires occupés, les camps, les territoires libérés et l'exil.
Qualifiant la situation dans la région de "préoccupante", le responsable sahraoui a cité la Minurso "qui est présente sur les territoires, mais n'a aucune possibilité de superviser le respect des droits de l'Homme au Sahara occidental, à cause du veto de la France, entre autres. C'est un cumul de frustrations et de déceptions pour les Sahraouis".
C'est pourquoi, poursuit M. Bouchraya, au commandement du Front Polisario "nous n'avons plus d'arguments pour convaincre le peuple d'avoir confiance en ce processus".
M. Bouchraya a, dans le même cadre, imputé au Maroc la responsabilité des tensions qui prévalent depuis deux semaines dans la région, suite à l'ouverture illégale d'une brèche dans le mur de la honte, alors que "l'accord militaire de 1997 stipule clairement qu'aucune des deux parties ne doit changer la réalité au moment de la signature de cet accord".
"En 2016, il y a eu des tensions entre les deux armées, quand le Maroc a décidé unilatéralement de goudronner la route entre cette brèche et le poste transfrontalier mauritanien", a-t-il rappelé.
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Et d'ajouter, "mais depuis le 21 octobre, une partie de la société civile sahraouie a décidé de fermer cette brèche de façon définitive et demande au Conseil de sécurité de l'ONU de définir un calendrier pour la tenue du référendum d'auto-détermination. Après 30 ans d'attente, le peuple a atteint ses limites. Dès le 13 novembre, le Maroc a délogé des manifestants. Nous avons dit à l'ONU que ce serait une déclaration de guerre. Le cessez-le-feu a encore été violé, nous sommes dans la légitime défense, nous devons protéger nos civils".
Soulignant que "la rupture du cessez-le-feu est le résultat logique de la position du Maroc, qui refuse le règlement politique du conflit par le référendum", le responsable sahraoui a également tenu le Conseil de sécurité de l'ONU pour responsable "car il a montré de la complaisance envers le Maroc. L'objectif initial a dévié. Il a eu un manque d'intérêt et de volonté pour résoudre ce conflit. Cela fait plus d'un an qu'il n'y a plus de médiateur pour superviser le processus politique, à cause du refus de plusieurs candidats par le Maroc".
Passant en revue les principales phases du dossier, M. Bouchraya Bachir a rappelé que l'ONU était intervenue à partir de 1988, sur la base de la résolution de l'Union Africaine à laquelle la RASD appartient et a scellé l'accord sur la base du référendum d'auto-détermination.
En 1991, la Minurso a été créée et le cessez-le-feu est entré en vigueur le 6 septembre. L'objectif était clair et l'agenda fixé : le référendum devait avoir lieu en janvier 1992, a-t-il ajouté.
Soulignant que "le Maroc, soutenu par la France, n'a cessé de faire obstacle et s'installe dans cette logique d'intransigeance jusqu'à revenir sur son accord", le responsable sahraoui a assuré que "le statut du territoire doit être déterminé par l'expression de la volonté du peuple du Sahara occidental".
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Posté Le : 26/11/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : BRUXELLES
Source : www.aps.dz