La crise du carburant que les wilayas de l'ouest algérien vivent depuis
quelque temps, à ce point, touché la zone-est du
voisin marocain que l'Observatoire de la contrebande de la chambre de Commerce
d'Oujda qui craint le pire pour l'avenir, vient d'appeler les autorités du
Royaume à prendre les mesures qui s'imposent afin de prévenir une paralysie de
toute la région: «Les flux de carburant vendus en contrebande peuvent être
coupés à tout moment. Ainsi, l'alimentation d'un stock stratégique de carburant
national au niveau de l'Oriental, s'avère nécessaire», a affirmé l'Observatoire
dans son adresse, relayée par le journal « Aujourd'hui le Maroc », en
soulignant que, depuis la faillite des stations-service de la région, la
majorité des voitures et engins agricoles, évoluant dans les villes du Maroc
oriental (Oujda, Taourirt, Berkane, Saïdia...) dépendent du carburant algérien dont le prix a
connu une hausse de 100%.
Avec cet appel, l'Observatoire de la contrebande de la chambre de
Commerce d'Oujda reconnaît (et assume presque) que le Maroc oriental bénéficie
des retombées d'un phénomène illégal - dont le préjudice pour la partie
algérienne serait évalué à des centaines de milliards de dinars - contre lequel
les Algériens luttent depuis de nombreuses années, en mobilisant d'importantes
ressources humaines et matérielles. Selon les chiffres officiels livrés pour
l'année 2011, la seule wilaya de Tlemcen a enregistré la saisie de plus d'un
million de litres de carburant ; statistique-record
qui ordinairement représentait le bilan global des saisies de l'ensemble des
villes frontalières du pays. Ce que l'on ne connaît pas, en revanche, c'est la
quantité de carburant que les Hallaba auront réussi à
acheminer hors des frontières, pendant toutes ces dernières années. Le message
très angoissé d'un organisme très officiel - paradoxalement chargé de combattre
toutes sortes de contrebande - intervient quelques jours à peine après
l'instruction de rationnement des quantités de carburant en vente que les walis
des villes frontalières ont transmise aux propriétaires des stations-service : les
conducteurs des véhicules légers n'ont le droit qu'à 40 litres alors que les
poids lourds ne peuvent dépasser les 180 litres. Un durcissement décidé pour mettre
un frein à la montée très inquiétante du trafic de carburant en direction du
Maroc - comme de la Tunisie
ou de la Libye -
à un moment où la distribution sur le territoire algérien lui-même, était
perturbée en raison de la fermeture pour raison d'entretien de la raffinerie
d'Arzew.
Les déclarations, faites en fin de semaine dernière par le ministre de
l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi,
selon lesquelles les wilayas de l'ouest du pays étaient désormais
approvisionnées de façon normale et que la situation était «complètement
maîtrisée», ont probablement de quoi calmer l'appréhension de nos voisins du
Royaume.
Une station-service de Tlemcen ou de Maghnia, bien
approvisionnée, augure de l'arrivée prochaine du carburant dans les villes
marocaines.
Ce qui est vital pour elles en attendant l'alimentation d'un stock
stratégique de carburant dans l'Oriental…
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Posté Le : 29/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Nadir
Source : www.lequotidien-oran.com