Le Maroc s'impose comme leader du secteur aéronautique en Afrique

Le Maroc est en train de devenir leader du secteur aéronautique en Afrique, tandis que l'avionneur européen Airbus vient d'installer une usine à Nouaceur près de Casablanca. De son côté Stelia Aerospace, filiale du Groupe Airbus, a récemment entamé la construction au Maroc d'une usine de production de composantes et de pièces de rechange Airbus 330, 320 et 350. Il s'agit de pièces de haute précision qui seront construites en dehors du continent européen.Le projet implanté sur un terrain de 15.000 m2 est le fruit d'une convention signée auparavant avec le groupe Stelia Aeropspace, filiale d'Airbus, leader mondial dans le domaine de l'aéronautique.Pour le PDG de Stelia Aerospace, Cédric Gautier, cette 2ème usine assurera quelque 400 emplois directs, un chiffre qui pourra arriver à 800 emplois en 2018. "La destination Maroc est d'ores et déjà inscrite dans la carte mondiale de la construction aéronautique. Elle peut se prévaloir de véritables centres d'excellence avec une main-d'?uvre qualifiée, un réseau de sous-traitants dense, le tout permettant d'avoir des perspectives d'avenir et de croissance aux opérateurs de l'aéronautique", a déclaré Cédric Gauthier.Pour sa part, le ministre marocain de l'Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy, a affirmé que le projet d'implantation de l'usine Stelia au Maroc constitue une grande avancée pour l'industrie aéronautique nationale. C'est un investissement de 40 millions d'euros. L'usine sera spécialisée dans les sous-ensembles complexes, destinés aux modèles A320 et A330. Ainsi, au lieu de monter de petites pièces individuelles, il s'agira d'assembler des parties entières d'avions, ce qui est une grande avancée pour l'industrie aéronautique nationale, a expliqué M. Elalamy dans un entretien publié sur les colonnes du quotidien marocain francophone "L'Economiste".Intervenant sur les synergies avec les équipementiers locaux, le ministre a indiqué que Stelia qui va créer deux centres d'excellence, dont le premier spécialisé dans la partie métallique et le second dédié au composite, va s'approvisionner auprès des équipements locaux. "L'écosystème autour de Stelia sera capable de monter des morceaux complets destinés à des avions de taille de l'A320 ou l'A330. Ce qui est nouveau au Maroc", a-t-il ajouté. Et d'ajouter que l'objectif étant que ce projet soit un facteur déclencheur pour l'implantation d'autres investisseurs.Le groupe Stelia Aerospace existe au Maroc depuis 1951, à travers Maroc Aviation. Outre les activités d'assemblage de composants complexes, Stelia permettra le développement d'un écosystème structurant dédié à l'ingénierie aéronautique.Au lendemain de la pose de la première pierre de cette usine, l'équipementier aéronautique français Latécoère a, à son tour, annoncé l'ouverture d'une usine à Casablanca. Le groupe basé à Toulouse a annoncé qu'il va investir plus de 107 millions de dirhams (environ 11 millions de dollars) pour sa première implantation au Maroc, via sa filiale LATelec. L'usine de Casablanca, qui s'étendra sur près de 6.000 m2 et produira des meubles avioniques pour les Airbus A350 et A320, devrait compter 300 salariés à horizon 2018, confortant ainsi l'ambition du Maroc qui envisage, dans le sillage de son Plan d'accélération industrielle (PAI) 2014-2020, de créer 500.000 emplois industriels à l'horizon 2020.Le Maroc, qui a réussi à mettre en place, ces dix dernières années, une industrie aéronautique ambitieuse estimée à hauteur de 1 milliard de dollars, s'évertue à donner le signal aux marchés qu'il est prêt à devenir un acteur mondial dans le secteur de l'aéronautique. Ce nouveau domaine industriel, qui emploie 10.000 personnes, participe à hauteur de 5% des exportations du pays.L'inauguration, en septembre 2013, de la plate-forme industrielle de Midparc par le roi du Maroc,permettra d'accélérer le développement du secteur. Le canadien Bombardier, déjà présent au Maroc, a ouvert le premier ses portes dans cette plate-forme, avec à la clef, 200 millions de dollars d'investissements et, à terme, 850 emplois directs et 4.500 indirects.