Algérie

Le Maroc s'achemine-t-il vers un plan d'ajustement structurel '



Le Maroc s'achemine-t-il vers un plan d'ajustement structurel '
Au Maroc, les estimations de croissance économique pour 2012 sont, encore une fois, revues à la baisse : 2,4% au lieu des 3,4% annoncés le 31 mai dernier et des 4,2%, promis lors du vote de la loi de finances, en mars 2012. Pour 2013, le HCP prévoit un taux de croissance de 4,3% mais à la condition que les activités du secteur primaire progressent de 5,8%. La question de la soutenabilité de la croissance économique et de la cohésion sociale, lit-on dans un document qu'il a rendu public le 6 juin 2012, se pose avec acuité, et le choix de réformes structurelles pour y répondre ne semble plus pouvoir être éludé.
Le Haut commissariat marocain au Plan donne l'alerte dans un document daté du 6 juin dernier : si rien n'est fait, le Maroc s'acheminera lentement vers un plan d'ajustement structurel (PAS) au vu des piètres performances économiques en 2012. Le taux de croissance du PIB, selon le HCP qui le calcule sur la base des évolutions sectorielles et de la situation chez les principaux partenaires du royaume, ne devrait pas dépasser 2,4% en 2012, contre 5% en 2011.
Le gouvernement Benkirane avait déjà revu à la baisse deux fois ce taux, revenant fin mai dernier à des prévisions moins réjouissantes (3,4%) que celles annoncées lors du vote de la loi de finances en mars 2012 (4,2%).
Le HCP avait prévu une croissance de 4,1% pour 2012. Depuis, bien de l'eau a coulé sous les ponts du Bouregreg : forte baisse de la valeur ajoutée du secteur primaire (-9,3%), hausse des dépenses de compensation des prix des produits de première nécessité et hausse des prix à la pompe.
Et, pour noircir davantage le tableau, il y a ce ralentissement accentué de la demande mondiale adressée au Maroc (2% prévus pour 2012 au lieu de 5,8% en 2011 et 7,8% en 2010). La consommation des ménages devrait connaître le même sort avec une hausse de seulement 2,3%, sous la pression, explique le HCP, de la hausse des prix du carburant et le chômage, qui atteint le taux de 10%.
Pour 2013, le HCP prévoit un taux de croissance de 4,3% mais à cette condition que les activités du secteur primaire (agriculture, pêche et forêt) progressent de 5,8% au lieu de la baisse de 9,3% prévue en 2012, même si les activités non agricoles enregistrent un léger ralentissement à 4,1% au lieu de 4,3% en 2012.
Cette croissance devrait être tirée à la hausse par une vigoureuse demande intérieure, avec une hausse de la consommation des ménages (+4,5%) et de l'investissement (7,1%). Pour autant, le HCP ne se fait pas d'illusion : les importations couvrent à 44,6% la demande intérieure (contre 43% en 2011 et 39% en 2010), et, en face, les exportations n'évoluent pas au même rythme. Le déficit commercial du Maroc s'est aggravé, en effet, à fin mai 2012, avec des importations établies à 159,63 milliards de DH (+7,6%) et des exportations de seulement 75,25 milliards (+5%).
Résultat : le financement de l'économie marocaine deviendra rapidement problématique. L'aggravation prévue des déficits et la contraction des avoirs extérieurs qui en découlerait, affectera, selon le HCP, les capacités d'importation du pays, avec un impact direct sur le secteur bancaire en proie à des tensions sur les liquidités. D'où ce risque réel d'un retour forcé à l'ajustement structurel.
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