Algérie

Le Maroc pratique la torture



«Le harcèlement présumé par les autorités marocaines des défenseurs des droits de l'homme sahraouis demeure également un sérieux problème», écrit Guterres.L'heure de vérité approche. Le mandat de la Minurso, Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental, prend fin à la fin du mois d'avril. Le secrétaire général de l'ONU a d'ores et déjà appelé à le prolonger d'une année. Jusqu'en 2019. «Je recommande que le Conseil proroge le mandat de la Minurso pour une période de 12 mois, jusqu'au 30 avril 2019» a préconisé Antonio Guterres. Reste cependant dans quels termes sera adoptée la prochaine résolution' Ce qui est certain c'est que la question de doter la Minurso d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme sera au centre des débats. Une éventualité que le Maroc redoute comme la peste. Et comment pourrait-il en être autrement puisqu'il a fait de la torture le fer de lance de sa politique d'annexion, de mise au pas des militants sahraouis qui revendiquent la liberté de leur peuple.
Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies a mentionné dans son rapport ce type de violence. «Le harcèlement présumé par les autorités marocaines des défenseurs de droits de l'homme sahraouis demeure également un sérieux problème», est-il écrit dans le document présenté au Conseil de sécurité le 29 mars qui souligne des cas avérés de torture et de mauvais traitement dans des endroits de privation de liberté. «Selon plusieurs sources, l'absence de responsabilisation face aux violations des droits de l'homme perpétrés contre les Sahraouis a été une inquiétude majeure durant la période rapportée», indique Antonio Guterres, cité par le journal électronique TSA. Comment éviter dans ce cas la question du respect des droits de l'homme' L'éviter reviendrait à cautionner la torture. Ne pas mettre en oeuvre un instrument pour veiller son exercice reviendrait à entériner l'annexion du Sahara occidental. Il va donc falloir s'attendre à une rude bataille au sein du Conseil de sécurité. Le souverain marocain pourra compter sur son allié traditionnel: la France qui par deux fois au moins lui a évité la correctionnelle. Il devra probablement trouver sur son chemin encore une fois les Etats-Unis. Les Américains ont, en effet, adressé à de nombreuses reprises un avertissement au pouvoir marocain. Ce fut le cas il y a cinq ans lorsqu'ils ont présenté un projet pour doter la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme. Même s'il n'a pas été retenu il n'en demeure pas moins qu'il s'apparente à une mise en garde qui n'est que partie remise. Un traumatisme pour Rabat. La presse marocaine n'a pas oublié et redoute sans l'avouer que les Américains ne reviennent à la charge. L'échéance est proche. Elle réveille une hantise aux allures de drame national. «C'était le cas en 2013, lorsque l'ancienne représentante permanente américaine, Susan Rice avait souhaité étendre le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme.» rappelle le magazine Tel Quel. La résolution 2099 du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée, à l'unanimité, le 25 avril 2013 a, toutefois, insisté sous la pression de Washington, au contraire de celles qui l'ont précédée, sur «l'importance de l'amélioration de la situation des droits de l'homme» dans les territoires du Sahara occidental occupés par le Maroc. Le rapport présenté par le successeur de Ban Ki-moon au Conseil de sécurité atteste que rien n'a changé en ce qui concerne cette question. Comme pour le reste d'ailleurs. Le SG de l'ONU a mis en exergue la situation qui prévaut à Guerguerat, extrême sud-ouest du Sahara occidental, une zone tampon, où se font face les forces d'occupation marocaines et celles du Front Polisario.
Une poudrière qui peut annihiler les efforts de son représentant personnel pour mettre sur pied des négociations directes, sans conditions, entre Marocains et Sahraouis. Antonio Guterres pense pouvoir déminer le terrain. «En ce qui concerne les efforts déployés par l'ONU pour répondre aux questions soulevées par la situation à Guerguerat, je salue la réponse positive du Front Polisario à ma proposition de déployer une mission d'experts dans le cadre de ce processus et encourager vivement le Maroc à reconsidérer cette initiative afin que les deux parties puissent engager une discussion de bonne foi sur la question», a-t-il indiqué. La balle est désormais dans le camp marocain.


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