Algérie

«Le Maroc parraine le terrorisme au Sahel» Le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek, affirme :



«Le Maroc parraine le terrorisme au Sahel» Le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek, affirme :
Photo : Riad
Par Amar Rafa
Outre sa mainmise sur le commerce international de la résine de cannabis, dont il est le principal pourvoyeur de cette drogue (85% de la production mondiale), le Maroc parraine le terrorisme au Sahel à travers la création de l'organisation le Mujao, dont la raison d'être est de s'en prendre à l'Algérie. Telle est la grave accusation lancée, hier à Alger, par le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Mohamed Salem Ould Salek, lors d'une conférence de presse à Alger.
Le ministre sahraoui accuse le Maroc, à travers ses institutions étatiques (officiers de gendarmerie et police, forces armées et officiers des renseignements), d'inonder la région nord africaine et le Sahel de drogue, après que l'Europe ait renforcé le contrôle de ses frontières sud. Il a estimé que, depuis 2009 une grande partie de la production marocaine en résine de cannabis, (85% de la production mondiale), passe à travers les frontières marocaines en direction des pays limitrophes, sous la supervision d'officiers supérieurs renforcée par des dizaines d'agents qui organisent des réseaux et mènent une guerre secrète contre les pays de la région.
En se référant au dernier rapport du bureau spécial des Nations unies chargé du contrôle des drogues et du crime, et les rapports de tous les centres internationaux, M. Ould Salek indique, que le Maroc, outre sa mainmise sur le commerce international de la résine de cannabis, est devenu un lieu privilégié de transit des drogues dures en provenance d'Amérique latine. Cela fournit des rentrées financières de l'ordre de 25 milliards de dollars en 2012, selon les estimations des centres européens et internationaux, qui seraient réutilisés pour s'assurer les soutiens dans sa guerre au Sahara occidental, et d'autres activités de renseignements dans de nombreux pays, a-t-il précisé. Quelques fois, le Royaume chérifien présente devant la justice des cellules de drogues, surtout celles qui échappent au contrôle officiel, ou celles qui renforcent sa position interne, pour donner l'illusion de sa volonté de lutter contre le commerce de drogue, soutient encore le ministre. Il rappellera, que ce pays, «reçoit annuellement de grandes aides financières de la part de l'Union européenne dans le cadre d'une stratégie visant à mettre fin à la production de la résine de cannabis dans les régions nord du Rif, mais cette politique a totalement échoué, puisque les surfaces cultivées ne cessent de s'accroître et la production de se multiplier sans cesse».
«Le nord du Mali est devenu la plaque tournante du commerce de drogue en raison du contrôle des groupes armés sur cette région», a affirmé le ministre sahraoui, ajoutant, que «le Maroc a créé le Mujao en Afrique de l'Ouest dont les activités sont dirigées contre l'Algérie et le front Polisario». Il en veut pour preuve, d'abord l'enlèvement des humanitaires européens à Rabouni, dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, l'enlèvement des diplomates algériens à Gao (Mali), l'attentat à l'explosif de Tamanrasset et l'attaque suivie de prise d'otages dans les installations gazières d'In Amenas.
En revanche, a-t-il dit dans sa déclaration liminaire, «le Maroc a entrepris de créer des lobbies et centres d'études, pour redorer son blason en Europe et aux Etats-Unis, et en même temps, publie des écrits et articles dans le cadre de sa propagande contre le Polisario, visant en vain à coller l'accusation de terrorisme et de commerce de drogues, à la lutte du peuple sahraoui pour la liberté et l'indépendance nationale, dont tout le monde témoigne de sa noblesse, justice et propreté».
Mohamed Salem Ould Salek lance aussi un appel à tous les pays du monde, plus spécialement l'Union européenne, à faire pression sur le Maroc pour mettre fin à sa production et commerce de drogue, en raison de son danger sur la sécurité et la stabilité des peuples.
Cette sortie coïncide avec la visite qu'effectue l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, dans le cadre d'une tournée qu'il a entamé dimanche dernier, à Dakhla dans le cadre de sa mission et des différentes résolutions du Conseil de sécurité, et qui vise à préparer la prochaine étape de négociations et une probable reprise de pourparlers directs. Cette visite intervient aussi, dans la perspective de l'adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution sur le Sahara occidental le 25 avril prochain.
Le rapport du Secrétaire général de l'ONU sur le Sahara occidental est prévu le 8 avril, en prélude de la reconduction du mandat de la Minurso qui arrive à expiration à la fin du mois prochain.
M. Ross qui a entamé dimanche une visite à Dakhla, a eu samedi à El Ayoun des contacts avec plusieurs ONG sahraouies de protection des droits de l'Homme, au moment même où les forces marocaines ont violemment réprimé une manifestation pacifique réclamant l'indépendance du Sahara occidental.
A cette occasion, M. Ould Salek a rendu hommage à la résistance de la femme sahraouie qui vit dans la terreur et la violence, la politique d'assassinat, d'exil, d'enlèvements et de tortures.
En rappelant que la visite de M. Ross dans nombre de pays en janvier, est destinée à briser la glace autour de la question sahraouie mise en place par le Maroc, le ministre a réitéré l'attachement du peuple sahraoui à l'exercice de son droit à l'autodétermination.


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