Le Maroc ne réunira plus l'Afrique «sportive»

Les Occidentaux ne voudraient pas de la CAN-2015 au Maroc. Ils recommanderaient aux Marocains de la reporter à une date ultérieure.Les vraies raisons commencent à faire surface. Elles enterrent celles qui ont été tricotées durant tout une période. Ils ne voudraient pas de cette compétition africaine au risque de mettre en danger la vie des leurs. En effet, ils sont 45 875 français à résider au Maroc qui compte, selon le site officiel de la chambre de commerce France-Israël la plus grande communauté juive du monde arabe. «Il n'est d'ailleurs même plus un secret que le royaume du Maroc, depuis le règne d'Hassan II, entretient des contacts étroits avec Israël et le Mossad, au point qu'un timbre israélien a été édité à l'effigie de ce roi du Maroc et que son nom est donné à des places et jardins publics en Israël.» D'autres pays menaceraient de boycotter le royaume si un cas d'Ebola venait à être détecté. Le Maroc ne pouvait qu'exécuter cette recommandation au risque de perdre le soutien de ces pays. La CAF a refusé d'entendre les différents appels. Pas question de remettre en cause le programme engagé et négocié avec la Fifa, voilà bien des années. Il est donc aisé de comprendre que les conclusions de la dernière rencontre avec le ministère de la Jeunesse et des sports du Maroc ne pouvaient pas aller dans le sens contraire des recommandations des occidentaux. L'autre motif, pas des moindres, serait selon quelques médias d'éviter au royaume une humiliation lors de cette manifestation et de passer à côté d'un triomphe. Un journaliste marocain qui répondait à un confrère «FootAfrique» confiera ceci : «J'espère que cela n'arrivera pas (le report), les préparations de l'équipe nationale vont bon train et les joueurs sont motivés, une disqualification serait un coup dur pour les joueurs qui attendent ce rendez-vous d'un pied ferme. Pour éviter cela, le Maroc serait prêt à reporter la CAN en juin prochain». A «Africatopsports», Roger Mila, ancien international des Lions Indomptables du Cameroun dira : «Je ne pense pas qu'Ebola fasse peur au Maroc, je pense que le Maroc nous cache quelque chose. A eux de nous dire quoi ' Quant à l'idée de la CAF, pour déplacer la Coupe d'Afrique des nations au Ghana ou en Afrique du Sud, elle consiste à déplacer le problème. Et puis il faudra nous expliquer ce qu'on fait du Maroc ' En tant que pays hôte, les Lions de l'Atlas étaient qualifiés automatiquement. Là, c'est le Ghana ou l'Afrique du Sud. Potentiellement, ça touche deux groupes ! Et il reste des journées... Que vont dire les pays éliminés ' Non, ce n'est pas la solution. Je ne veux pas m'avancer mais ce dont je suis sûr, c'est que ce n'est pas un problème d'argent : les stades et les infrastructures sont là». D'autres joueurs professionnels évoluant à l'étranger ressentiront un dégoût quant à cette décision de report alors que la fête a déjà commencé au royaume, «nous l'attendions avec impatience, nous l'avons bien préparée, nous avons aussi pensé à notre économie», confiera un observateur marocain. Et d'ajouter, «nous avons misé sur ce rendez-vous pour que notre industrie textile passe à une vitesse supérieure. Une industrie qui recense 175 000 personnes. Elle est le premier employeur industriel du pays avec 40% des emplois industriels nationaux». En se référant à un journal «la Vie Eco», il précisera, «l'investissement industriel est non seulement relativement modeste, mais elle a tendance à baisser ces dernières années en particulier depuis l'avènement de la crise économique internationale qui a sensiblement réduit la demande étrangère notamment européenne... Pour nous, la CAN aurait pu être une bouffée d'oxygène». «La CAN perd ainsi ses bras chez nous et nous renvoie à la case de départ. C'est dommage, regrettable et incompréhensif. Pourquoi ce discours pour un motif qui ne tient pas la route '», s'est étonné ce Marocain sportif qui aurait tant aimé assister à cette grande ambiance africaine. «Nous, c'est comme ce trophée, nous perdons nos bras et nous pouvons rien faire», ajoute-t-il. Ainsi, le rideau tombe sur cette CAN qui ne sera qu'un souvenir du v?u africain qui s'évanouit dans la couronne du royaume chérifien. «Viendra le jour où il le regrettera».