Algérie

"Le Maroc ne peut pas changer le mandat de la Minurso"




Les autorités sahraouies et le Polisario ne croient pas que le Conseil de sécurité des Nations unies puisse permettre "un tel forfait"."Nous ne fermons pas la porte aux négociations sous l'égide de l'ONU, mais nous demandons au Conseil de sécurité de lever tous les obstacles pour la poursuite du processus de paix au Sahara occidental et de laisser la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) continuer son travail, tel que stipulé lors de sa création (en 1991)." Ces propos ont été tenus, hier, par le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould-Salek, au forum d'Echaab, à Alger.Ce dernier s'est, de nouveau, exprimé sur la "dangereuse" décision du Maroc de réduire les effectifs de la composante civile, politique et administrative de la Minurso, en faisant observer que les Casques bleus de l'ONU, stationnés des 2 côtés du "mur", sont sous la responsabilité de chefs de ladite composante. Pour le diplomate, le Conseil de sécurité est aujourd'hui devant un "grand" et "grave" défi et doit, par conséquent, prendre ses responsabilités, car le Maroc "piétine" ses résolutions, ainsi que les "décisions" et les "compétences" de l'ONU."Le Maroc a pris cette décision grave, car il était dans un grand isolement et parce qu'il cherchait un prétexte à l'approche d'avril (2016)", a déclaré l'invité d'Echaab. Non sans rappeler que les "blocages" et toutes les "man?uvres" du Makhzen, y compris l'emportement envers le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et son envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross, ont toujours obéi à l'idée de "gagner du temps".Plus encore, le voisin de l'Ouest "veut saisir l'occasion" notamment à l'approche de la fin de mandat du secrétaire général de l'ONU, mais aussi à celle des élections en France et aux Etats-Unis, en comptant sur "ses alliés" du Conseil de sécurité, principalement "la France qui est derrière l'entêtement du Maroc".Le ministre a, en outre, parlé de "complot" qui se trame derrière la tenue prochaine d'une conférence internationale sur le Sahara occidental, à Marrakech, réitérant l'attachement du peuple sahraoui et de ses représentants au règlement "pacifique" du conflit "mais sous la houlette de l'ONU". "Nous rappelons au Conseil de sécurité que la décision du Maroc va attiser la tension et pousser à la guerre", a-t-il soutenu, précisant que "le peuple sahraoui, ayant choisi la voie pacifique, est toujours prêt à se défendre, quel que soit le prix à payer".À la question de savoir si le Conseil de sécurité "franchira le pas" cette fois, en prenant parti avec le Maroc, M. Ould-Salek a répondu : "Il est impossible pour le Maroc de changer, de manière unilatérale, le mandat de la Minurso. Nous ne croyons pas que le Conseil de sécurité, qui est responsable du maintien de la paix et qui est conscient de la situation dans la région, puisse permettre un tel forfait." Avant de lancer un énième appel "pour que chacun assume ses responsabilités".Hafida Ameyar




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