Le peuple sahraoui attend toujours
Le porte-parole du gouvernement marocain s'est prononcé en faveur de pourparlers «sérieux et réels» basés uniquement sur la proposition marocaine de large autonomie pour le Sahara occidental...
Rabat ne veut pas lâcher le morceau et veut la tête de Christopher Ross. Le porte-parole du gouvernement marocain qui s'est prononcé en faveur de pourparlers «sérieux et réels» basés uniquement sur la proposition marocaine de large autonomie pour le Sahara occidental a, en outre, «appelé le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à désigner une personnalité capable d'encadrer des pourparlers qui soient réels, positifs et fructueux, insistant sur le fait que les négociations ne peuvent se poursuivre sous l'égide d'une personnalité ayant fait montre de partialité», indique une dépêche de l'Agence de presse officielle marocaine datée du 22 mai. Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies a de son côté renouvelé sa confiance à son représentant personnel pour le Sahara occidental dès qu'il a pris connaissance de la décision marocaine. «Nous avons pris connaissance de cette information. Le secrétaire général (de l'Onu) a pleinement confiance en Christopher Ross et si j'ai d'autres commentaires, je vous le ferai savoir», avait déclaré, le 17 mai, le porte-parole de Ban Ki-moon, Martin Nesirky. Une position renforcée par le département d'Etat américain. «Les Etats-Unis continuent d'appuyer les efforts visant à trouver une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental, y compris le processus de négociations des Nations unies dirigé par l'envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental, l'ambassadeur Christopher Ross», a indiqué le secrétaire d'Etat adjoint américain, William Burns. Le Maroc a fait la sourde oreille. A-t-il adopté une nouvelle stratégie de communication pour expliquer le tournant qu'il vient de donner au conflit du Sahara occidental' Cela en a tout l'air puisqu'il ne s'est pas encore exprimé (à l'heure où nous mettons sous presse, Ndlr) sur le soutien réitéré par le secrétaire général de l'ONU et les Etats-Unis à Christopher. La sortie médiatique du ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement qui a donné de la voix, lundi, sur la chaîne de télévision satellitaire Al Jazeera, ressemble plutôt à un cavalier seul. Un nouveau palier que Rabat vient de franchir qui met la communauté internationale devant un fait accompli. On savait que l'arrivée des islamistes au pouvoir au Maroc n'allait pas changer grand-chose pour le conflit du Sahara occidental, mais delà à ce que cette question atteigne un tel stade de «pourrissement», au point de dynamiter le processus de négociations, il n'y avait qu'un pas à franchir. La diplomatie marocaine nous avait habitués à mieux. Rabat veut gérer et résoudre le conflit du Sahara occidental à sa guise. L'offensive lancée par Rabat a-t-elle une chance d'aboutir si elle fait fi des recommandations des instances internationales et des résolutions adoptées par l'Organisation des Nations unies' Le doute est permis à moins que l'initiative marocaine ne soit dotée d'arrière-pensées: l'alternative militaire. On voit mal, en effet, le Front Polisario, qui n'a pas écarté cette éventualité, se mettre à table tout en acceptant les conditions suggérées de manière unilatérale par le gouvernement marocain.
Le président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz, qui ne veut pas s'engouffrer dans cette brèche a souligné, que le peuple du Sahara occidental «est plus que jamais déterminé à poursuivre son combat pour la liberté et la dignité. Il a réussi à unifier ses rangs, à occuper avec mérite la place qui lui revient, à consacrer la reconnaissance internationale sur l'exercice de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance...» Une option qui doit passer par la tenue d'un référendum dont Rabat ne veut pas entendre parler...
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Posté Le : 24/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed TOUATI
Source : www.lexpressiondz.com