Algérie

Le Maroc a reçu "un véritable camouflet" au parlement européen (associations)Sahara occidental



Le Maroc a reçu
Le Coordinateur de la Plateforme de solidarité avec le peuple du Sahara occidental, Jean Paul Lemarec considère que malgré "les relais" dont il dispose sur le plan européen, le Maroc a reçu "un véritable camouflet" au parlement européen (PE) lorsque celui a adopté un rapport qui réaffirme "le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination". "Le PE a résisté aux pressions des autorités marocaines pour édulcorer le rapport Tannock adopté récemment par la commission des Affaires étrangères et confirmé ses précédentes résolutions de 2012 et 2013 en réaffirmant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, un droit de l'homme fondamental", a déclaré Jean-Paul Lemarec mardi dans un entretien accordé à l'APS.Ce rapport, a-t-il dit, qui a dénoncé "les violations des droits de l'homme en mettant l'accent sur les violations dont sont victimes les femmes sahraouies, se manifestant notamment par du harcèlement et des violences sexuelles", est aussi "un message clair adressé au
Maroc pour qu'il respecte ses engagements et la légalité internationale fondée sur le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui".
"Après avoir demandé le respect de la liberté d'association, de la liberté d'expression et du droit de manifester pacifiquement, il a demandé au Maroc de libérer immédiatement tous les prisonniers politiques sahraouis", a-t-il ajouté.
Jean Paul Lemarec affirme que La Plateforme de solidarité avec le peuple du Sahara occidental "se félicite" de l'adoption de ce rapport, qu'il considère comme "une réponse du PE à la violente répression quelques jours plus tôt des manifestations pacifiques de la population sahraouie des territoires occupés au moment de la visite de Christopher Ross, envoyé spécial du secrétaire général de L'ONU".
Le rapport Tannock "un point d'appui" pour le mouvement de solidarité...
Il constitue également, a-t-il poursuivi, "un point d'appui" pour le mouvement de solidarité avec la cause sahraouie, en France comme en Europe, soulignant que la Plateforme l'a utilisé pour informer et sensibiliser la population française sur la réalité du Sahara Occidental au cours des rassemblements organisés à Paris ces dernières semaines pour commémorer les évènements de Gdeim Izik d'octobre-novembre 2010.
Il a indiqué également que dans la période à venir, La Plateforme ne manquera pas de relayer les analyses et recommandations du rapport auprès des gouvernements, des autorités européennes et des instances internationales, mais aussi auprès des principaux médias français "qui font trop souvent preuve de complaisance à l'égard du Maroc et qui dressent un mur du silence devant la question sahraouie".
Ce rapport est "le contre-pied de la position du gouvernement français qui continue de vanter les progrès du Maroc en matière de droits de l'homme, a alors estimé le coordinateur de la Plateforme, qualifiant cette attitude de "véritable déni de la réalité vécue par les Sahraouis mais aussi par les Marocains victimes de la répression (défenseurs des droits de l'homme, étudiants, journalistes)".
Jean-Paul Lemarec a affirmé par ailleurs que l'extension du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental "est une des principales revendications" de la Plateforme.
Chaque année, a-t-il dit, avant l'adoption en avril de la résolution sur le Sahara occidental par le Conseil de sécurité de l'Onu, "nous organisons des manifestations, nous adressons des courriers aux Etats membres du Conseil de sécurité, nous rencontrons les autorités françaises et européennes".
"En avril 2013, nous avons enregistré une avancée avec la proposition des Etats-Unis d'élargir le mandat de la Minurso aux droits de l'homme. Mais, le gouvernement français, qui a relayé une fois de plus les thèses marocaines, a réussi à entraîner d'autres membres du
Conseil et contribué à l'échec de la proposition des Etats-Unis", a rappelé Jean-Paul Lemarec.
Instauration d'un mécanisme international des droits de l'homme...
"Le rapport du PE va nous aider dans notre action pour l'instauration d'un mécanisme international des droits de l'homme, dans le cadre de la Minurso ou indépendant, pour la surveillance des droits de l'homme et la protection de la population sahraouie contre la répression", a-t-il dit, annonçant que ce sera un des axes principaux des actions de la Plateforme en 2014, notamment auprès du gouvernement français.
Jean-Paul Lemarec est par ailleurs revenu sur l'initiative de l'intergroupe parlementaire "Paix pour le peuple sahraoui", où 94 parlementaires de plusieurs pays et groupes politiques ont déposé un amendement au rapport Tannock jugeant "illégale" l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental, y compris l'accord de pêche entre l'Union européenne (UE) et le Maroc.
Il affirme ainsi qu'il n'est pas "surpris" par le rejet de cet amendement, car, dit-il, "certains parlementaires, qui reconnaissent les atteintes aux droits de l'homme, sont sensibles aux pressions des gouvernements, notamment espagnol et français, qui mettent en avant les intérêts économiques, commerciaux et financiers", considérant cependant que "la bataille n'est pas perdue pour autant !".
"Dans la mesure où l'accord de pêche UE-Maroc sera discuté et voté à la session plénière du Parlement européen de décembre et en liaison avec l'intergroupe parlementaire, nous allons intensifier nos démarches auprès des députés européens en mettant l'accent sur l'illégalité de cet accord qui inclut les eaux territoriales sahraouies", a-t-il dit, assurant que les gouvernements des Etats membres de l'UE seront interpellés "pour élargir le front des opposants qui s'est déjà exprimé pour les précédents accords".
"Nous avons déjà alerté les ministres français de la pêche et des affaires européennes sur cette question et comptons maintenir la pression jusqu'à la décision finale", a affirmé Jean-Paul Lemarec, soulignant que "rien n'est joué" et de poursuivre "nous pouvons encore obtenir le rejet de l'accord comme nous avons contribué à empêcher en décembre 2011 la prolongation du précédent accord".


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