Un constat accablantAtteintes aux droits de l'homme, torture, manoeuvres dilatoires et exactions contre les femmes et les enfants sahraouis, le dossier reprend toutes les accusations de l'Onu et des ONG.L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe va interpeller le Maroc, dans le cadre de l'évaluation du «partenariat pour la démocratie» conclu avec lui, sur plusieurs aspects de la question du Sahara occidental.Lors de la réunion prévue mardi prochain, à Bruxelles, les députés européens comptent demander fermement des explications aux représentants de Rabat sur sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental que les Nations unies considèrent comme un territoire non autonome placé de fait sous administration de la monarchie marocaine, sans que pour cela son statut n'autorise le palais à prétendre exercer sa souveraineté sur ce territoire.Plus encore, ils veulent demander des «explications» sur les multiples rapports de certaines ONG, corroborés par ceux de plusieurs mécanismes des Nations unies ainsi que d'organisations indépendantes des droits de l'homme, rapports dans lesquels il est fait état de graves atteintes aux droits de l'homme, de tortures et de violences diverses dont des traitements inhumains et dégradants dont font constamment l'objet les Sahraouis qui osent revendiquer leur droit à l'autodétermination.Ces constats sont d'ailleurs minutieusement retranscrits par le rapport de l'Assemblée européenne qui se réfère tout particulièrement au Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, qui s'est rendu au Maroc et au Sahara occidental en 2012, et au Groupe de travail sur la détention arbitraire, qui s'y est rendu en décembre 2013. Les deux sources ont fait état de pratique systématique de la torture ajoutant que les aveux extorqués par ce moyen étaient validés par la justice marocaine sans hésitation aucune, à tel point que le Comité des Nations unies contre la torture a tenu à faire part de ses «graves préoccupations» au gouvernement du Maroc.S'agissant de la justice, celle-ci est accusée de lenteur administrative et autres manoeuvres utilisées pour bloquer le dépôt des plaintes, recourrant à des mesures dilatoires chaque fois que les organisations de la société civile tentent de se constituer partie civile.Le rapport du secrétaire général des Nations unies, présenté devant le Conseil de sécurité, comporte l'ensemble de ces constats et porte également une condamnation sans équivoque de l'usage de la force contre des femmes et des enfants par les forces de l'ordre marocaines, engagées dans la répression de toute forme de manifestation en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. «Dans certains cas, des manifestants et des militants auraient été victimes d'arrestations arbitraires, de torture, de mauvais traitements et de poursuites», est-il clairement indiqué dans ce rapport de Ban Ki-moon.Prenant fait et cause pour ces attendus qu'elle juge «crédibles», l'Assemblée parlementaire européenne entend demander au Parlement marocain de «faire tout son possible pour mener des enquêtes sur la base de ces rapports, veiller à ce que les auteurs de violations alléguées rendent des comptes, et prendre les mesures nécessaires pour empêcher de nouvelles violations», ajoutant que «la Résolution 2004 (2014) de l'Assemblée contient des propositions concrètes en ce sens».Reste que toutes ces «exhortations» n'ont aucun caractère contraignant, loin de là, et qu'elles pourront, tout au plus, inciter les parlementaires marocains à traîner en longueur les réponses attendues par Bruxelles, sauf que Rabat est clairement désigné par le secrétaire général de l'ONU comme le principal responsable d'un blocage de la situation au Sahara occidental, un blocage qu'il devient impératif de lever au plus vite.
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Posté Le : 20/06/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chaabane BENSACI
Source : www.lexpressiondz.com