Algérie

Le marché pétrolier dans le brouillard


Dans un contexte d'atonie économique et de faiblesse de la consommation d'énergie, avec une demande pétrolière stagnante, et compte tenu du manque de visibilité en résultant, les prix du brut peinent à retrouver des couleurs.Certes, les cours augmentent, mais dans des proportions limitées. Ainsi, "en moyenne hebdomadaire, le Brent a gagné +0,5 dollar à 43,7 dollars et le WTI 0,8 dollar à 41,4 dollars le baril", relève l'IFP dans son dernier rapport. L'Institut français du pétrole explique que "la chute du dollar par rapport à plusieurs devises et le regain de tensions géopolitiques entre la Chine et les Etats-Unis suite à la fermeture du consulat de Chine à Houston, accusé d'être une plaque tournante de l'espionnage chinois, ont contribué à soutenir les prix de l'or noir, tandis que l'incertitude quant à l'évolution de la situation sanitaire dans le monde continue de peser sur la demande de pétrole".
Selon des indications établies par l'agence Bloomberg et repris dans le document de l'IFP, "le prix du Brent se situerait autour de 40,5 dollars le baril, pour 2020, et de 47,9 dollars le baril, pour 2021". De bonnes nouvelles sur la reprise de l'économie, fût-elle timide, viennent de l'Europe, mais elles ne sont pas suffisantes pour redonner confiance au marché.
Le rapport de l'IFP souligne que le plan de relance européen de 750 milliards d'euros (dont 390 milliards de subventions et 360 milliards de prêts), signé la semaine dernière, "devrait contribuer à renforcer la confiance des ménages et des industriels, et relancer ainsi rapidement l'économie européenne". Cet accord, y est-il ajouté, salué par les Bourses européennes, "explique en partie la remontée de l'euro par rapport au dollar qui atteint son plus haut niveau depuis octobre 2018, à 1,16 dollar par euro".
Autre signe que l'économie européenne amorce une reprise relevée par les experts de l'IFP : "Les indicateurs de déplacements en voiture, enregistrés par Apple via son application Plans, confirment la forte reprise des déplacements en voiture en France et en Italie avec des taux bien supérieurs au niveau d'avant la crise."
Ils ajoutent qu'en France, "les indices d'activité du mois de juillet sont particulièrement encourageants, grâce à une nette reprise des commandes dans le secteur des services (l'indice est passé de 50,7 à 57,8) et à une reprise de l'activité des entreprises du secteur tertiaire (notamment l'immobilier, les loisirs/restauration et, plus marginalement, l'hôtellerie et le tourisme)".
En revanche, est-il mentionné dans le document, "l'indicateur global des voyages aériens reste très faible, entre 20 et 30% en dessous des niveaux d'avant la crise". En résumé, le fort ralentissement économique actuel et la faible visibilité sur la reprise à court terme imposent aux experts la prudence. Personne ne peut prédire quand les cours vont se stabiliser. "Mais lorsque cela arrivera, le renversement de tendance pourrait être marqué", estiment certains observateurs.

Youcef Salami
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