En dépit du ralentissement des investissements internationaux et la baisse de la croissance mondiale en raison de la chute permanente des prix du pétrole depuis plusieurs années, le curseur bascule au vert, cette semaine. Les cours du pétrole ont fini à plus de 70 dollars le baril, à la clôture du marché hier. La plus importante hausse depuis le mois de novembre 2018.Une bonne nouvelle pour les pays otages des recettes des hydrocarbures, à l'instar de l'Algérie. Cette dernière a vu ses réserves de changes tomber à moins de 80 milliards de dollars en trois ans. Le pays qui a fabriqué jusqu'à maintenant plus 6.500 milliards de dinars de billets de banque en seulement un an, risque l'effondrement de sa monnaie et le déclin de ses investissements, notamment, dans le secteur stratégique des hydrocarbures. Avec une prévision en hausse des cours du pétrole, l'Algérie étant l'un des plus importants producteur de cette matière première pourrait relancer ses projets à moyen terme, en attente de réformes structurelles de son industrie. Il faudrait encore patienter un moment, en raison de la crise politique controversée que traverse le pays actuellement.
La redressement du marché pétrolier traduirait des effets positifs sur l'économie du pays, à condition de maintenir une certaine stabilité des marchés voisins. Citons le marché libyen en tumulte depuis plusieurs années et sous pressions et menaces d'une nouvelle guerre depuis quelques jours. La nette amélioration des cours du pétrole enregistrée vendredi, s'explique par le contexte géopolitique international qui semble être favorable à l'augmentation des cours. Cette même conjoncture a permis de stabiliser le prix du baril coté à Londres à plus de 70 dollars pour la première fois depuis novembre 2018. Une tendance qui devrait durer dans le temps, selon les dernières analyses effectuées sur le marché pétrolier qui s'orientent vers une hausse des prix du brut. D'ailleurs, le cours du baril de Brent pourrait poursuivre son rebond jusqu'à 77,50 dollars selon les analyses de Trading Central.
De plus, cette hausse dans les prix intervient au moment où les pays membres de l'Organisation des producteurs et exportateurs du pétrole (Opep) et non-Opep recommandent le report de la réunion ministérielle prévue fin avril en cours au mois de juin prochain afin de mieux évaluer la situation du marché depuis le dernier accord visant la réduction du volume de la production à 1,2 million mbj. «Les anticipations de prolongement des coupes de l'Opep dans sa production continuent à soutenir les cours», a indiqué dans son analyse, l'expert Gene McGillian de Tradition Energy. L'Opep et leurs partenaires conduits par la Russie ont déjà manifesté leur volonté et engagement de nouveau à réduire leur production durant le premier semestre 2019 dans un accord dont certains prévoient le prolongement jusqu'à la fin de l'année. Une façon de soutenir le redressement des prix du pétrole.
Ces derniers sont, également, soutenus par les baisses de production involontaires de certains pays, comme le Venezuela qui n'a plus les moyens d'assurer l'exploitation des raffineries, depuis le départ des partenaires étrangers. L'intérêt actuellement s'oriente, et ce depuis quelques mois vers la situation en Iran et au Venezuela, tous deux sous les sanctions américaines. Sans oublier, la situation instable et inquiétante en raison des derniers évènements de Tripoli. Tous des pays membres de l'Opep, en tant que producteurs et exportateurs.
«Les risques de guerre civile font anticiper un recul des exportations de brut et affecteront les cours du baril» , a commenté Gene McGillian. Le retour au calme et l'apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, permettront selon les spécialistes de stabiliser la croissance de l'économie mondiale, par conséquent, l'éventuelle hausse de la demande en la matière de la part de la Chine. L'un des grands consommateurs du pétrole brut. D'autre part, les experts n'ont pas prêté attention à la hausse de la production américaine dont une quinzaine de puits de forage sinon actifs depuis un moment. Cette hausse semble ne pas influencer le trend des prix du pétrole, alors que d'habitude les surstocks américains étaient pointés du doigt. L'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) a indiqué dans son dernier rapport que la production américaine a battu son plus haut niveau cette semaine. «Les États-Unis avaient produit 12,2 millions de barils par jour en moyenne lors de la semaine achevée le 29 mars».
Ce qui justifie l'optimisme des experts quant à la relance des investissements dans le secteur des hydrocarbures de certains pays dont l'Algérie afin de ralentir les effets pervers de la crise financière qui ronge le pays depuis plusieurs années.
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Posté Le : 07/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira Takharboucht
Source : www.lnr-dz.com