A l'heure de l'essoufflement économique aux quatre coins du monde, le marché mondial de l'armement n'en souffre pas outre mesure. Bien au contraire, il résiste aux effets de la crise financière de l'automne 2008 et aux bouleversements géopolitiques qui agitent le monde.
Malgré les aléas de la conjoncture, le commerce international des armes se maintient à un «volume stable», estiment les rédacteurs du 12e Rapport au Parlement français sur les exportations d'armement de la France en 2010.
Aux quatre coins de la planète, les dépenses militaires se maintiennent à un niveau similaire à celui de l'exercice 2009. En 2010, le négoce militaire international se serait élevé à quelque 1127 milliards d'euros.
Les spécialistes français de la Direction générale de l'armement (DGA) y relèvent une hausse de plus de 1% par rapport à l'année précédente.
Comparée aux années antérieures, la hausse de 2010 paraît moindre. «Ce ralentissement, tout relatif semble être la conséquence tardive de la crise économique et financière». En dépit des effets de la crise, les dépenses militaires de certaines régions «continuent d'afficher une forte croissance».
C'est le cas de l'Amérique du Sud (5,8%) et de l'Afrique (5,2 %). En revanche, l'Europe, en butte à la crise grecque et ses retombées sur la monnaie unique, poursuit sa politique de diminution des dépenses militaires.
Paradoxalement, la récession ne tire pas la facture militaire mondiale vers le bas. «Porteuses d'insécurité et d'incertitude accrues», selon les experts français, les crises financière et géopolitique pourraient, en effet, «inciter un grand nombre de pays à maintenir, voire renforcer, leur effort de défense».
Le maintien du marché mondial de l'armement à un niveau stable tient à la volonté de nombre de pays d'équiper et de moderniser leur arsenal militaire.
«Cette situation est le fait des puissances émergentes qui poursuivent leurs efforts d'équipement afin de développer ou d'accroître leur capacité de défense et de prendre ainsi une part plus active dans les affaires internationales. Le développement et l'acquisition d'équipements de défense confèrent en effet un statut politique et diplomatique à ces pays».
A l'image des années précédentes, le marché n'a pas changé de configuration. Plus que jamais, il reste dominé par un «petit nombre d'exportateurs» dotés d'une «base industrielle et technologique de défense» monopolistique. A eux seuls, les pays du «top 5», les Etats-Unis, l'Union européenne, notamment la France et la Grande-Bretagne, la Russie et Israël se partagent 90% des parts de marché.
Pour restreint qu'il soit, le marché mondial reste marqué par une «concurrence vive» entre les acteurs du «top 5» et au-delà. Outre les concurrents traditionnels de la France ' Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, Israël ' le 12e Rapport au Parlement français sur les exportations d'armement de la France en 2010 relève une «accentuation» de la concurrence «intraeuropéenne» nourrie notamment par l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et la Suède.
Tout aussi «limité», le nombre des grands pays importateurs. Selon les chiffres de 2010, quinze pays se taillent 50% des acquisitions. Par zones géographiques, quatre contrées «se répartissent l'essentiel des importations d'armement : la région MENA (Moyen-Orient-Maghreb), l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Sud.
Posté Le : 29/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S K
Source : www.letempsdz.com