Algérie - Souks et marchés

Le Marché Kabyle d’antan – Marchés Extérieurs



Le Marché Kabyle d’antan – Marchés Extérieurs
Le mouvement d’importation qui part de ces marchés roule principalement sur quatre natures d’articles, savoir : les huiles, les bijoux et armes , les ouvrages en bois, les bernous.
Les blés importés partent surtout des marchés périodiques fréquentés par les laboureurs. C’est chez les tribus arabes contiguës à son territoire, que la Kabylie vient chercher la plus grande partie de ses grains.
Les articles de luxe , soieries, merceries, cotonnades, partent surtout des marchés permanents, des villes habitées par les négociants qui font venir ces articles.
Les laines dont la Kabylie a besoin, pour la fabrication de ses tissus, partent surtout des marchés périodiques fréquentés par les éleveurs de bestiaux.
Quant au mouvement d’exportation, les huiles s’écoulent par les villes aussi bien que par les tribus. Cependant on peut regarder la ville de Bou-Sa’da, eu égard au nombre et à l’étendue des ramifications commerciales qui y viennent aboutir, comme le débouché le plus important. Bougie partagera sous ce rapport la prééminence de Bou-Sa’da, aussitôt qu’elle sera entrée en libre pratique. Alors les huiles de la Kabylie auront, par Bougie, le marché de l’Europe, et le marché du désert, par Bou-Sa’da.
Les bijoux et les armes fabriqués en Kabylie s’écoulent principalement sur les marchés périodiques, étant surtout à l’usage des tribus.
Les ouvrages en bois vont partout; partout où il existe un ménage, si pauvre qu’il soit, sous la tente, sous le chaume ou sous la tuile.
Enfin les bernous aboutissent surtout aux villes, où les Arabes viennent les chercher, lorsqu’ils veulent renouveler cette partie de leur vêtement.
Ainsi les deux denrées nécessaires, l’une à la nourriture de tous, l’autre au travail des femmes, le blé et la laine brute, sont achetées par les Kabyles sur les marchés des tribus.
Ils portent eux-mêmes en échange l’huile, leur produit national, tant dans les villes que sur les marchés de tribus, et les bernous, ouvrages de leurs femmes, surtout dans les villes.
Le nombre des nœuds où aboutissent, en dehors de la Kabylie, les relations commerciales de cette contrée, se réduit à seize : dix marchés et six villes.
Parmi ces marchés, quatre se tiennent le dimanche; un le lundi; un le jeudi; trois le vendredi et un le samedi. Deux sont occupés par l’autorité française, le dimanche de Setif et le dimanche de la Medjâna.
Parmi les villes, une est en dehors de l’Algérie, c’est Tunis; Bougie est bloquée et figure pour mémoire, quant à présent; Msîla est un lieu de passage; Alger et Constantine sont les chefs-lieux de deux de provinces. Enfin il reste une dernière ville, l’un des nœuds commerciaux les plus importants de la Kabylie , qui reconnaît notre autorité, qui a plusieurs fois invoqué notre protection et qui ne possède aucun agent de l’administration française; c’est Bou-Sa’da.


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