Algérie

Le marché et les usagers participeront au financement des projets



Le marché et les usagers participeront au financement des projets
Les associations patronales ne s'opposent pas aux propositions du ministre des Finances, Mohamed Djellab, de faire participer les usagers à l'acquisition des biens économiques et des services sociaux.Le gouvernement ne sera pas seul lorsqu'il s'agit de mettre en oeuvre les mesures visant à faire face à la crise. C'est en substance ce que nous ont déclaré des responsables et des membres des organisations patronales. C'est ainsi que Boualem M'rakech, président de la Confédération algérienne du patronat a souligné que les actions proposées par le gouvernement «sont en vigueur au niveau mondial» et qu'elles sont connues universellement. D'ailleurs, il souligne que lors des diverses rencontres entre le patronat, l'Ugta et le gouvernement, la possibilité de financer les projets par le marché a été évoquée. Le ministre des Finances a aussi proposé que les citoyens participent financièrement de manière plus importante pour l'acquisition de biens économiques comme le logement ou des services comme la santé.Le président de la CAP appelle même le gouvernement à hâter l'application de «ces bonnes pratiques» tout en assurant un suivi rigoureux afin qu'elles soient exécutées correctement.De son côté, le président de la Confédération nationale du patronat algérien, Mohamed Saïd Naït Abdelaziz, a souligné que diverses modalités de financement des projets ont été étudiées lors des diverses rencontres avec le gouvernement y compris lors des tripartites et qu'il s'agit actuellement de passer à l'application de ces mesures. Selon lui, l'Algérie «a atteint la cote d'alerte et il faut vite passer à l'action».Naït Abdelaziz réclame également un cadre de suivi pour mener à bien l'opération de financement de l'économie par le marché, voire intégrer la participation financière de la population aux biens et services qu'elle reçoit.Même les économistes sont d'accord avec l'approche de financement par le marché à l'instar de Lies Kerrar qui est aussi membre du FCE et président de l'une des commissions de l'organisation.Il commence par expliquer la vision sur laquelle est construit le budget de 2015 avec des dépenses d'équipement et des dépenses de fonctionnement qui s'équilibrent à 125 dollars le baril de pétrole. Il est ajouté que pour couvrir les dépenses de fonctionnement, on a besoin d'environ 50 dollars le baril à quantité d'hydrocarbures constante.Selon Kerrar, ces chiffres donnent une idée sur la capacité de financement des investissements par le Trésor. Il pense que l'Etat peut se procurer des ressources pour remplacer les devises qui manquent suite au recul du prix du pétrole.En tant qu'économiste, il ajoute que l'Etat peut aller chercher plus de ressources en s'endettant localement pour financer les investissements ou émettre des bons du Trésor.Selon Kerrar, il est naturel que dans ce contexte, il y a la nécessité de recourir à plus de rationalité dans les investissements. «On devra s'assurer que l'argent est bien investi dans les projets qui permettront de créer de la croissance et plus de rationalité n'est pas une mauvaise chose en soi», dit-il.Mais est-ce que les investisseurs vont accepter cette offre et vont-ils mettre leur argent dans des projets d'équipement public pour pallier à une éventuelle déficience de l'Etat' Dans ce cadre tout dépendra de la capacité à convaincre que ces investissements seront bien gérés et créeront de la croissance car il y a même des capitaux au niveau international disponibles pour les bons investissements, ajoute-t-il.C'est ainsi que le marché peut financer ce qui rapporte des revenus à même de rembourser les prêts et rémunérer le capital et ce n'est pas qu'une question de grands ou petits projets, selon l'expert.Il explique que des aéroports et des autoroutes peuvent être structurées en project finance s'il y a de l'activité et le cash flow permettant de justifier l'investissement mais cela nécessite une bonne structuration financière, de la bonne gestion et de la transparence.




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