La fièvre aphteuse a bel et bien chassé les maquignons des circuits de la vente du mouton de l'Aïd. «Je n'ai pas vu beaucoup d'intermédiaires sur le marché», nous indiquait récemment le président du conseil interprofessionnel des viandes rouges de la région est, M. Slimane Draibine. Par crainte de perdre leur argent dans cette foire alléchante mais imprégnée d'incertitude, la plupart des maquignons qui ont rarement raté ce rendez-vous se sont résignés au recul devant le risque trop élevé de banqueroute. «Le marché est sous contrôle rigoureux des services de sécurité, des vétérinaires et des acheteurs eux-mêmes, très prudents dans le choix du mouton. Trop de facteurs jouent en défaveur des intermédiaires, pressés d'écouler au plus vite et au prix fort leur cheptel», nous a avoué un maquignon qui prévoyait de faire un tour du côté de Djelfa et qui a fini par changer d'avis et faire marche arrière au dernier moment. D'autres évoqueront le risque, toujours pesant, d'une propagation de la fièvre aphteuse qui ne manquerait pas de les ruiner. «Le maintien en fonctionnement du dispositif sanitaire visant la lutte contre la propagation de l'épizootie de la fièvre aphteuse, et le dispositif organisationnel rigoureux mis en place à l'ouverture partielle des marchés à bestiaux, sont autant d'indices qui gardent une alerte au rouge pour éviter la rechute, surtout près des foyers de la déclaration des cas de vaches touchées par la fièvre aphteuse», relèvent des vétérinaires. Ces derniers, confirmant plus les craintes des maquignons, donnent pour exemple le maintien «jusqu'à nouvel ordre» de la fermeture du marché d'El-Khroub, l'un des plus grands sur le territoire national, à cause «des difficultés rencontrées à contrôler sa vastitude et surtout à cause de sa position géographique, jugée trop proche de Oued Hamimime, premier foyer de la fièvre aphteuse». Tout plaide en défaveur des intermédiaires. C'est que le maquignon n'a pas le tempérament aventurier, il préfère s'engager dans affaires sûres, des combines où le gain rapide est quasiment assuré. Aussi, leur activité n'étant plus tolérée depuis l'apparition de la fièvre aphteuse, les maquignons savent pertinemment que les mises en garde des pouvoirs publics sont sérieuses et que toute entorse à la réglementation sera sévèrement réprimandée.«Quiconque ouvrira un point de vente en bas des immeubles, dans des garages, ou tout espace hors des points de vente autorisés, sera poursuivi en justice et son cheptel saisi», a averti hier la mission vétérinaire déployée dans la wilaya de Constantine, non sans appeler les acheteurs à «respecter de leur côté les consignes de sécurité» en s'orientant vers des points de vente réglementés. «Dans tout cela, c'est l'acheteur qui gagne en traitant directement avec les éleveurs, car ce sont les intermédiaires qui enflamment le marché des moutons à la veille de l'Aïd, augmentant de 20% le prix initial consenti par l'éleveur», soutient-on. D'ailleurs, on parle avec insistance d'une baisse sensible des prix du mouton de l'Aïd relativement à l'an passé.
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Posté Le : 27/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com