Algérie

Le marché des matériaux de construction s'enflamme



La hausse des prix des matériaux de construction, ces derniers mois,soutenue par une croissance de la demande à l'échelle nationale ne laisse pasindifférent les entrepreneurs qui ne cessent de tirer la sonnette d'alarme.Hier, la fédération nationale du bâtiment, des travaux publics, del'hydraulique et des matériaux de construction relevant de la confédération desindustriels et producteurs algériens (CIPA)a annoncé la tenue d'une assembléegénérale, le 28 août prochain pour justement discuter «des problèmes financiersque rencontrent les entrepreneurs et particulièrement la pénurie des matériauxde construction».A l'ordre du jour de cette AG, l'introduction d'une proposition derévision du code des marchés publics auprès des pouvoirs publics pour permettreun meilleur accès aux entrepreneurs nationaux qui souffrent d'une concurrenceacharnée imposée par les entreprises étrangères.Pour revenir à la hausse des prix des matériaux de construction, lesentrepreneurs font face depuis quelque mois à une flambée soutenue de cesmatériaux comme le ciment, le rond à béton, les agrégats.La tension sur les matériaux de construction est telle que cela commenceà se répercuter sur les différents chantiers lancés ici et là à travers leterritoire national. Le prix du sac de ciment de 50 kg qui était il y a troismois à 320 dinars frôle les 400 dinars au détail et les connaisseurs du marchés'accordent sur le fait que les prix seront appelés à la hausse. On prévoitd'ailleurs que le prix du sac dépasse le seuil des 450 dinars en août prochain.Pourquoi un sachet de ciment qui coûte entre 230 et 240 dinars à la sortied'usine est cédé presque au double de son prix, aux consommateurs ? Pour cet expérimenté du marché, l'explication est simple: «La fortetension sur le ciment et la demande qui reste supérieure à l'offre sont àl'origine de la pénurie d'où la hausse des prix». En une année, une hausse de10.000 dinars pour les 20 tonnes de ciment produit par l'Entreprise régionaledu ciment (ERCO) de Zahana a été enregistrée. Les entrepreneurs déplorent desperturbations dans l'approvisionnement du marché et le non respect par lescimenteries de leurs engagements envers les entreprises nationales. «Leschinois se servent directement à la source, alors que nous sommes obligés defaire des chaînes interminables pour enfin de compte charger un camion ou deuxau maximum par jour», s'indigne cet entrepreneur.La spéculation dont souffre le marché des matériaux de construction n'apas arrangé les choses ce qui a favorisé ainsi une flambée des prix de tous lesmatériaux de construction. La flambée des prix n'a pas également épargné lerond à béton.Le prix d'une tonne de rond à béton a carrément doublé ces troisdernières années. La tonne du rond à béton (6 cm) qui était cédée, il y a deuxans, à 25.000 Da est proposait actuellement entre 50.000 Da et 53.000 dinars.Celle de (12 cm) est négociée entre 41.000 Da et 44.000 dinars au détail, alorsque la tonne de (14 cm) dépasse les 43.000 dinars.La tension frappe aussi le sable de construction dont le prix oscilleentre 15.000 et 17.000 dinars pour un camion de six tonnes. L'interdiction del'exploitation des sablières de plages par les pouvoirs publics pour éviter ladégradation du littoral accompagné du renforcement des points de contrôle pouréviter le pillage du sable a eu ses répercussions sur les prix de ce matériau.Les rares carrières pour le concassage éparpillées sur le territoire nationaln'arrivent plus à satisfaire une demande toujours en croissance en raison dunombre important de chantiers de construction en cours.Les entrepreneurs algériens souffrent, par ailleurs, des conditionsimposées par les pouvoirs publics pour l'attribution des marchés qui restentlargement favorables aux entreprises étrangères, selon les concernés. Outre lesfacilités dans l'approvisionnement des matériaux de construction, lesentreprises étrangères rencontrent rarement de difficultés pour encaisser lesmontants des tranches réalisées. Certaines entreprises étrangères arrivent mêmeà percevoir ces montants à l'avance contrairement aux entrepreneurs algériensqui doivent attendre des mois et parfois des années pour recevoir leurs dus,soutiennent encore des opérateurs algériens.


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