Algérie

Le marché des céréales dans l'expectative



Les cours restent relativement stables. La demande est faible actuellement, la plupart des pays importateurs ayant fait le plein avant le crash pétrolier durant le dernier trimestre de 2008. L'Algérie qui s'approvisionne essentiellement de l'Union européenne « est à l'abri » d'une quelconque rupture de stocks, selon un responsable de l'Office algérien interprofessionnel des céréales. Depuis quelques jours, le marché international des céréales garde un 'il attentif sur la Chine, qui fait face à une sécheresse sévère menaçant sa saison agricole. La situation est telle que le gouvernement de ce pays a débloqué plus de 12 milliards de dollars (plus de 9 milliards d'euros) pour venir en aide aux paysans. Près de 43% de la superficie des cultures de blé d'hiver sont menacés, car certaines zones n'ont pas vu une goutte d'eau depuis cent jours, selon les médias chinois, cités par l'AFP. L'Algérie, qui reste un grand importateur de céréales, suit, elle aussi, de très près l'évolution de la situation dans ce pays asiatique et ses retombées sur le marché. Selon une source proche de l'Office algérien interprofessionnel des céréales, « depuis dix jours, on évoque sur le marché international, le spectre de la sécheresse en Chine. On est dans l'expectative ». « Les cours, souligne-t-il, restent relativement stables. » La demande est faible actuellement. La plupart des pays importateurs ont fait le plein avant le crash pétrolier « durant le dernier trimestre de 2008 », fait-il valoir. Pour que les déboires climatiques de la Chine aient un impact sur le marché, « il faudrait que la Chine puise dans ses stocks et importe massivement et que la production dans l'hémisphère Nord (les Etats-Unis, l'Union européenne, la Russie, l'Ukraine, la Nouvelle-Zélande et le Kazakhstan) soit faible », ajoute-il. « Il faut que l'effet soit conséquent », insiste-t-il.Le déficit chinois pourrait être, par ailleurs, comblé par l'Australie, qui a eu une bonne production cette année (20 millions de tonnes), contrairement à la saison passée (4 millions de tonnes). « Globalement, l'hémisphère Nord est le principal pourvoyeur du monde. Sur le plan météorologique, les choses se présentent très bien. Les surfaces emblavées augurent d'une bonne production, même si cela reste tributaire de la météo. Il ne faut pas oublier que dans le jargon des spécialistes, on appelle le marché des céréales ''a weather market'' (littéralement, ''le marché de la météo'', ndlr) », fait remarquer notre source. L'Algérie, qui s'approvisionne essentiellement de l'Union européenne, « est à l'abri », soutient ce responsable. « A l'OAIC, nous avons toujours agi par précaution. Nous renouvelons toujours ce que nous consommons dans le mois qui suit sans toucher à nos stocks stratégiques, qui sont eux-mêmes renouvelés régulièrement pour des raisons phytosanitaires. Nous sommes donc à l'abri », assure-t-il. Pour rappel, l'Algérie a enregistré, la saison dernière, une baisse vertigineuse de la production nationale, qui a atteint les 22 millions de quintaux contre 43 millions en 2007. La récolte avait été affectée par « les insuffisances pluviométriques » à l'ouest du pays. Plus d'un million d'hectares de la surface emblavée, évaluée à 3 millions d'hectares, ont été touchés par une sécheresse sévère. « Cette année, on devrait avoir une bonne récolte », rassure notre interlocuteur en guise de conclusion.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)