Algérie

Le marché de la viande dans tous ses états



De crainte de se voir pris au dépourvu et afin de profiter au maximum de la baisse de certains produits alimentaires, dont les viandes ovines, nombreux sont les citoyens qui font le plein en perspective du mois de Ramadan qui pointe du nez. De nos jours et avec la disponibilité et à des prix très concurrentiels des appareils électroménagers de conservation des aliments, les pères de famille sont aux aguets et cherchent toujours la bonne occasion pour faire un stock. Mais cette manière de « faire des économies » se fait souvent au détriment de l'offre qui se voit ainsi dépassée par la demande et par conséquent, pouvant directement influer sur les prix. Mais, les consommateurs mettent actuellement les bouchées doubles pour stocker la viande ovine dont les prix sont relativement abordables, notamment dans les marchés hebdomadaires où elle a été cédée, il y a une semaine, jusqu'à 400 DA le kilo. A titre comparatif, si en mars dernier, 10.432 têtes d'ovins pour un total de 199.515 kilos de viande ont été enregistrés aux abattoirs d'Oran, depuis le début du mois en cours, l'abattage réglementaire a concerné plus de cheptel, en raison de la chute de son prix dans les zones pastorales et l'on s'attend à ce que ce chiffre soit doublé à la fin de ce mois, selon les estimations de certaines personnes proches du secteur. D'autres préfèrent cotiser pour acheter en commun une carcasse et pour ce faire, ils se rapprochent de la source. Dans la wilaya d'Oran, l'axe Hassi Bounif - Hassi Ameur est devenu réputé et la vente se fait à l'oeil et tant pis pour l'estampillage, la seule référence est de vous exposer devant la carcasse soit la queue ou la tête de l'animal, pour vous convaincre que c'est bien un agneau. Devant ces cabanes de fortune, toutes sortes de gens, parfois assez aisées au vu de leurs voitures viennent faire leurs achats. Sur ce phénomène de conservation de la viande, un vétérinaire nous rappellera que cette pratique s'explique par la cherté de la viande fraîche, notamment en été et durant le mois de Ramadan avec une consommation qui se multiplie par 3. Or, sur un plan purement calorifique, a tenu à le rappeler notre interlocuteur, les produits congelés, deviennent des aliments de lest. L'essentiel est de bien garnir la table. Quant aux vitamines et la croissance des plus jeunes, c'est une autre histoire. Une ménagère qui se présente dans une boucherie pour commander 250 gr de viande d'agneau, estime que manger la viande ne signifie nullement une grande quantité, car en abuser peut avoir des effets secondaires. Cet intérêt à cette pratique s'expliquerait, selon certains bouchers, par la dernière mesure prise par le ministère du Commerce de suspendre l'importation des viandes congelées jusqu'à l'hiver prochain. En plus, l'objectif de ne pas léser d'avantage les éleveurs, déjà confrontés aux difficultés d'approvisionnement en aliments pour leur cheptel est également un autre argument soulevé par les gestionnaires nationaux du secteur qui veulent éviter à tout prix le bradage du cheptel national. Néanmoins, en dehors des marchés, notamment dans certaines boucheries des quartiers, les prix des viandes n'ont baissé que de manière relative pour le tout-venant. Quant aux morceaux de choix, côtelettes, gigots ou épaules, les prix frisent les 600 DA, voire les 650 DA le kilo. D'autres plus soucieux de leur santé et leurs portefeuilles, préfèrent se rabattre sur les viandes blanches, dont les prix certes ont augmenté, mais qui se sont stabilisé depuis près de deux mois autour des 220 DA le kilo. Cette option est devenue intéressante depuis l'abondance de la dinde et notamment les escalopes, un produit très prisé comme le montrent les chiffres officiels de l'inspection vétérinaire et qui font état de 822 kilo, soit l'équivalent de 63 dindes, contrôlées propres à la consommation pour le seul mois de mars 2008. Ce chiffre ne représente pas réellement la quantité exacte des viandes proposées à la vente, puisque plusieurs bêtes sont abattues en dehors des abattoirs agréés, a avoué un vétérinaire privé. Pour son accessibilité, ce produit est consommé frais. Idem, pour le lapin qui a fait une entrée fulgurante dans les étals de certaines boucheries de la ville, en raison d'une certaine clientèle qui en a pris goût à cette viande, notamment depuis la psychose de la grippe aviaire de 2005. Cependant, il est à noter que la décision d'importer 300.000 tonnes d'orge pour sauver le cheptel pourrait avoir son influence sur le marché de la viande.


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