Les médias se
mettent à développer leurs applications pour smartphone.
Un marché inférieur à 1% des connections internet en
Algérie, jugées elles- mêmes encore faibles. Anticipation optimiste.
Le DG de IT MAG, Abderrafik Khenifsa, qui vient de
s'offrir son application iPhone, pense que l'internet mobile va débouler dans le paysage et changer la
donne. Dès que les pouvoirs publics auront tranché sur l'architecture du marché
et de la technologie.
Un arbitrage qui
tarde à venir.
Dans une dizaine
de jours, les lecteurs du magazine d'informatique et des nouvelles technologies,
IT MAG, pourront télécharger sur le site d'Apple une application iPhone pour consulter online le
journal à partir de leur smartphone. IT MAG n'est pas
la première publication à lancer ce genre d'applications destinées aux lecteurs
qui préfèrent suivre l'information à partir de leurs téléphones portables. Les
quotidiens Echourouk et Ennahar
ont déjà lancé les leurs.
S'il est encore
trop tôt pour parler d'une véritable demande pour l'accès Internet mobile, il
est quand même possible d'imaginer une croissance soutenue dans les années à
venir. Pour Abderrafik Khenifsa,
directeur de la publication d'IT MAG, le «besoin est
bien réel». «Si l'on regarde les chiffres de l'Internet en Algérie, 800.000
abonnements ADSL, et de la téléphonie mobile, 36 millions d'utilisateurs, il n'y
a pas photo. Même si le smartphone ne représente que
moins de 1% de l'ensemble des mobiles, cela fait un marché potentiel important
pour notre hebdo spécialisé», explique-t-il.
IT MAG veut miser
sur les nouvelles générations «qui sont très à l'aise avec les nouvelles
technologies». Mais pourquoi l'iPhone d'Apple et non
pas la plateforme Android ? «Aller sur iPhone est un élément important dans notre stratégie de
communication, mais nous sommes en train de développer une application
similaire sur Android de Google
et Bada de Samsung», affirme le patron d'IT MAG. Selon
Khenifsa, «le développement sur iPhone
est 'plus facile' et plus rapide».
5 à 7 millions pour
une application
S'il n'a pas été
nécessaire d'aller à l'étranger pour se faire une application sur mesure, il
reste que les coûts d'ici n'ont rien à envier à ceux pratiqués en Europe.
«A ma connaissance,
il y a une entreprise française qui s'est installé en Algérie pour ce marché
mais ses tarifs restent très chers». IT MAG «est tombé, par hasard, sur un
développeur algérien d'applications, «OnMarket», qui
est excédé par ces tarifs exorbitants. Il faut tout de même savoir que cet
informaticien ne connaissait pas du tout le développement sur iPhone. Il a pris le temps de se documenter, et ça lui a
pris une petite semaine pour réaliser l'application et une autre pour effectuer
les tests nécessaires».
Il faut pas moins
de 5 à 7 millions de DA pour une application pour smartphone.
Une dépense qu'il est très difficile de rentabiliser sur un marché de l'Internet
Mobile encore totalement embryonnaire en Algérie.
Mais en dehors du
coût, qu'est ce qui entrave le développement du marché des applications smartphones en Algérie ? En dehors de l'inexistence des
services liés au TIC, comme paiement en ligne, le principal obstacle reste la
technologie mobile disponible en cours (dite de 2e génération - 2G) qui ne
permet pas une large bande passante. Le retard mis dans le lancement de la 3e
ou 4e génération (3G ou 4G) nécessaires pour des connexions haut débits n'encourage
pas le développement des applications mobiles. Ce ne sera pas avant 2012 selon
le ministre de la Poste
et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC).
«Je pars du
postulat suivant : si on ne franchit pas cette étape, nous serons dépassés et
nous allons payer cash ce retard» affirme Khenifsa. Selon
lui, en Occident, depuis 2007, «le volume des échanges de données sur les
réseaux mobiles a dépassé celui de la voix, et en 2011, la voix devient
marginale».
Un 4e opérateur pour
chambouler le marché
Les enjeux ont
donc évolué vers la bande passante car cette dernière assure le partage du
débit et la simultanéité des usages», ajoute le DP d'IT
MAG.
Notre
interlocuteur va plus loin en suggérant la piste de la rentabilité des services
mobiles offerts par les trois opérateurs de téléphonie, mais également de l'entrée
en lice ou d'un nouvel opérateur. «On se doit de faire un bilan des services
mobiles en terme de rentabilité, perspectives mais aussi les nouveaux usages : contenus,
services…».
Actuellement «deux
opérateurs mobiles ont un réseau GSM/EDGE, dénommé l'UIT
GSM 2.75, donc pas loin de la 3G. Alors faut-il aller vers la 3G ou la 3G+, ou
bien vers la 4G ?», se demande M. Khenifsa.
La nature du choix
posera inévitablement la problématique de l'obsolescence des terminaux. Si l'on
opte pour la 4G, «votre terminal mobile de maintenant ne sera plus utile». Par
ailleurs, «l'autre question qui va certainement se poser est la suivante : la
nouvelle licence 3G/4G sera-t-elle accordée à un 4e opérateur, ou bien aux 3
opérateurs existants ? Pour ma part, je préfèrerais que ce soit un 4e opérateur
pour chambouler un peu le marché, ce qui sera sans doute dans l'intérêt du
citoyen», conclut le patron d'IT MAG.
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Posté Le : 24/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Bdelkader Zahar
Source : www.lequotidien-oran.com