Le marché de gros augmente ses tarifs

Les commerçants et les gestionnaires du marché de gros de fruits et légumes (Magrofel) de Constantine ont organisé, hier matin au siège de l'UGCAA, une conférence de presse pour parler de la situation de ce marché et communiquer les dernières décisions prises en commun accord pour le rentabiliser et le moderniser.

Dans ce cadre, M. Laïb Fodil, président du conseil d'administration de Magrofel, a indiqué qu'il «s'agit de mettre un peu d'ordre dans cette structure commerciale» et de révéler les mesures prises.

 Celles-ci portent essentiellement sur l'augmentation des taxes d'entrée pour les véhicules et des loyers mensuels des carrés tenus par les commerçants.

 Pour justifier ces nouvelles mesures et faire face aux mécontentement des commerçants, le conférencier a rappelé les recommandations du ministre du Commerce lors de sa dernière visite à Constantine, où il s'est montré très étonné et mécontent de la faible rentabilité de ce marché, dont les recettes annuelles ne dépassent pas, dans le meilleur des cas, 2,5 milliards de centimes, alors que juste à côté, son alter ego de Chelghoum-Laïd, dans la wilaya de Mila, est mieux loti avec des recettes annuelles atteignant les 18 milliards de centimes, selon les chiffres fournis par les commerçants eux-mêmes.

 «C'est pour cela que nous avons décidé d'un commun accord d'augmenter les taxes d'entrée, qui seront portées à 800 dinars pour les véhicules de gros tonnage, 200 pour les moyens et 50 pour les véhicules légers. Quant aux loyers des stands commerciaux, ils subiront également une augmentation dont le taux n'a pas encore été arrêté définitivement», dira M. Laïb.

 Toujours est-il que des sources commerçantes révéleront que l'augmentation proposée sera de l'ordre de 500 dinars, de sorte que le tarif de 3.000 dinars par mois sera porté à 3.500 dinars.

 Les apports financiers résultant de ces majorations serviront, selon M. Laïb, à la modernisation de cette structure qui souffre de plusieurs maux, dont celui de la sécurité n'est pas des moindres, selon les témoignages recueillis auprès des représentants des commerçants présents à la conférence. Quelques-uns de ceux-ci ont clairement expliqué qu'ils désapprouvent ces augmentations, tenant compte des faibles marges réalisées par de nombreux commerçants de Magrofel.

 Reconnaissant que ces préoccupations sont justes, les membres du bureau de wilaya de l'UGCAA ont reconnu toutefois que ces mesures sont nécessaires et vont dans le sens de la préservation de cette structure, sachant que l'idée de fermeture ou de privatisation de ce marché commence à faire son chemin dans certaines sphères de décision au niveau de la wilaya. Son maintien est nécessaire pour deux raisons essentielles, estiment-ils : préserver l'unique ressource des nombreuses familles qui vivent de ce marché et éviter que les commerçants ne basculent dans l'informel.