Algérie

Le marché automobile en panne



Le marché automobile en panne
Que se passe-t-il dans le marché de l'automobile en Algérie' Les importations de voitures ont reculé de 50% en janvier dernier par rapport à la même période de l'année dernière. C'est le constat que vient de publier le Cnis (Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes algériennes). En réalité, la tendance baissière qui a commencé en 2013 ne fait que s'accentuer. 2012 fut l'année des vaches grasses pour les revendeurs qui ont importé plus de 600.000 voitures. 50.000 en moins l'année d'après. L'année 2014 semble avoir mal démarré pour eux. Les causes existent évidemment. Les concessionnaires en avancent deux, principalement. Ils pensent que l'immobilier attire plus les ménages. Certes, les centaines de milliers de logements que met l'Etat à la disposition des citoyens orientent, du même coup, leurs dépenses. Sauf que les assiettes de tous les programmes sont hors zones urbaines, ce qui rend la voiture personnelle encore plus indispensable devant l'insuffisante couverture des transports en commun. Donc, l'argument est quelque peu battu en brèche. Ensuite, et pour expliquer la baisse des importations, il paraîtrait que cela est dû à un niveau «important» des stocks causé par la baisse des achats. Cela aurait pu être crédible si les livraisons ne souffraient pas de grands retards. Au point où la livraison immédiate devient une exception attractive. C'est d'ailleurs, l'une des raisons des méventes. Les ménages n'acceptent plus d'acheter une voiture «sur plan». Surtout que le marché de l'occasion est plus attractif qu'il ne l'était en 2012. Le parc automobile national est passé du «musée» au dernier cri. L'augmentation des salaires y était pour beaucoup. Au point où, quelques années après, l'offre sur le marché de l'occasion s'est diversifiée avec la disponibilité immédiate en sus. Autre problème lié à la baisse, la variété des modèles importés. A voir les publicités des marques automobiles sur les chaînes TV étrangères, on se rend vite compte que le catalogue algérien, de ces mêmes marques, est bien différent. Moins étoffé. Ce qui suscite doute et méfiance. D'autant que les imperfections et autres anomalies constatées après livraison sont très mal vécues. Et si, pour ne rien arranger, la garantie ne suit pas toujours et que le service après-vente «boite» souvent, la boucle est bouclée. Il ne faut pas s'étonner après que les ménages se tournent vers «l'occas» moins chère, plus «palpable», plus variée en modèles et en âge. Tout ce que le marché du neuf n'offre pas. Ce n'est pas par hasard, non plus, que dans ce marasme, les marques européennes se tirent mieux d'affaire que les autres. Il y a la proximité géographique, mais aussi la réputation qui les a toujours précédées de bonne qualité, de finition et de robustesse. Les asiatiques sont perçues avec des a priori moins favorables. A terme, le marché devra forcément se recomposer. Avec comme ligne directrice, l'installation durable sur le sol algérien des marques étrangères. Ce qui sera favorisé par l'obligation faite, par la loi, aux concessionnaires d'investir sur les divers segments de l'automobile après trois années d'exercice. Ce qui sera favorisé aussi par l'entrée en production de l'usine Renault et le bénéfice du crédit à la consommation pour les produits locaux qu'elle engrangera. Ce qui obligera la concurrence à redoubler d'imagination au bénéfice du client. Mais déjà et sans attendre, il est clair que le consommateur algérien est devenu plus exigeant que par le passé. Si les ventes ont explosé à l'ouverture du marché des véhicules neufs, le long sevrage qui avait précédé l'explique amplement. Depuis, la décantation s'est opérée. Les marques qui intégreront ces données pourront mieux garnir leur carnet de commande. Sans taper sur l'immobilier!




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