Algérie

Le marché automobile en berne



Le marché automobile en berne

Plusieurs milliers d'emplois seront menacés l'an prochain.Quelles perspectives pour le marché automobile en 2017 ' La question mérite d'être posée compte-tenu du paradoxe qu'elle suggère. En effet, avec l'annonce de l'entrée en production de plusieurs unités de montage de différentes marques internationales, l'on serait tenté de prédire de bonnes perspectives pour le marché, mais à voir plus en détails, les choses ne semblent pas plaider en ce sens.Même si la grande majorité des concessionnaires, que ce soit ceux qui ont reçu leur agrément ou ceux qui ne l'ont pas encore eu, a déjà déposé un dossier au niveau du ministère de l'Industrie, l'Algérie ne connaîtra, en 2017 et dans le meilleur des cas, le lancement que de 4 ou 5 usines de montages, avec des volumes de production très modestes. Il serait, d'ailleurs, impensable de croire que tous les constructeurs automobiles vont s'installer en Algérie. Si on ajoute la baisse sensible du volume des importations en 2017 par rapport à celui de 2016 (55 000 véhicules en 2017 contre 98 374 unités pour l'année 2016), la situation fera forcément baisser l'offre de véhicules en Algérie. Avec une demande toujours aussi forte, le résultat sera une poursuite, voire une accentuation de la flambée des prix de l'automobile en Algérie, y compris sur le marché de l'occasion. Selon le président de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), Sofiane Hasnaoui, les prix des véhicules neufs devraient encore augmenter de 15 à 20% en 2017. Il est vrai que la production locale pourra compter sur le rétablissement du crédit à la consommation, mais est-ce suffisant pour renverser la tendance 'Outre la raréfaction des véhicules et la flambée des prix, l'année 2017 annonce des moments difficiles pour le secteur. D'abords le risque de licenciements massifs. Certains concessionnaires ont déjà commencé à le faire à travers la fermeture de show-rooms et de points de service après-vente.La tendance risque de se poursuivre et même s'accentuer, avec à la clé plusieurs milliers d'emplois supprimés. En effet, la corporation des concessionnaires va connaître une cure d'amaigrissement sans pareil. Alors que leur nombre était de 80 concessionnaires, les pouvoirs publics n'ont accordé de licences d'importation qu'à 40 d'entre eux en 2016. Mettant ainsi sur le carreau la moitié. Dès janvier 2017, date butoir pour se conformer à la loi, un nombre assez important de concessionnaires vont être obligés de mettre la clé sous le paillasson avec toutes les conséquences sur l'emploi.Enfin, s'agissant des perspectives du marché des véhicules neufs en Algérie, de nombreux spécialistes prévoient une persistance des perturbations entre l'offre et la demande, qui devraient durer deux années, et ce, jusqu'à l'installation effective dans le pays d'une industrie mécanique locale avec une offre qui répondra suffisamment à la demande. Mais c'est un autre débat puisque l'ensemble des projets ne versent que dans l'assemblage automobile. Une véritable et authentique industrie automobile créatrice de richesses ne le sera, si tout se passe bien, que dans trois à cinq ans.S. S.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)