Algérie

Le marché automobile dans l'anarchie Spécificités techniques et normes de sécurité



Le marché automobile dans l'anarchie                                    Spécificités techniques et normes de sécurité
Photo : S. Zoheir
Par Youcef Salami
Les véhicules que l'Algérie importe chaque année répondent-ils aux normes de sécurité requises ' Cette question n'est pas sans fondement, et nombre d'observateurs se la posent. Aux dires de beaucoup, les normes européennes imposées aux constructeurs européens et étrangers qui commercialisent leurs véhicules sur le Vieux continent, sont respectées en Europe, parce qu'il y a une réglementation claire et que tous les constructeurs sont contraints d'y souscrire. Dans les pays en voie de développement, l'Algérie comprise, les choses sont différentes : les normes de sécurité, tout le monde en parle, sans que personne n'en fasse une priorité ; une sorte d'anarchie s'est ainsi emparée du marché automobile. Il faut dire que rares sont les concessionnaires qui proposent des
véhicules aux normes ; le marché de l'Afrique, de manière générale, les constructeurs automobile lui conçoivent des véhicules spécifiques, «pas trop chers», si c'est possible, selon des concessionnaires. Et pour que le coût de revient du véhicule destiné à l'Afrique (ou aux pays en développement) reste supportable, et que le constructeur rentre largement dans ses frais, il faudrait tailler dans
une palette d'éléments, ceux liés à la sécurité compris. Cet aspect, la Fédération internationale de l'automobile n'en parle pas, se contentant souvent de dire que le nombre élevé d'accidents, c'est dans les pays en voie de développement qu'on le trouve. La fédération n'a pas tort, parce que les accidents de la circulation routière necessent d'augmenter, notamment dans notre pays. Il reste que les normes de sécurité dont il est question y sont pour beaucoup, une question qui fâche et que la fédération n'aime pas évoquer. Si jamais elle le fait, elle touchera à l'essentiel et cet essentiel est «sécurisé», pour l'instant du moins, par les constructeurs automobile, ces conglomérats aux ramifications tentaculaires partout dans le monde. Cette fédération n'osera jamais dire que, dans beaucoup de gammes de véhicules commercialisées en Europe, par exemple, on ne trouve, en Algérie, que des copies amputées, du reste, d'une somme de spécificité. Cette réalité, les concessionnaires, de connivence avec des responsables locaux, se la voilent car il y a des enjeux colossaux dans un marché automobile juteux. Et la pièce de rechange ' C'est un segment qui a fait débat sur les deux dernières années, en raison d'une nouvelle réglementation que les autorités ont mise en place, un cadre nouveau qui faisait obligation aux constructeurs de n'importer de la pièce de rechange que du pays d'origine, une disposition qui, on s'en souvient, a été fortement critiquée par nombre de concessionnaires. Que cette réglementation ait été appliquée, cela n'a pas empêché des intrus au secteur, des trabendistes de tout poil de fourguer de la pièce détachée contrefaite et cela n'est pas sans conséquences sur la sécurité routière. Et cette anarchie n'est pas près de s'estomper, tant que le pays n'arrive pas à se doter de structures de contrôle de normes et de la pièce de rechange, et à remettre à plat toutes les questions qui font que le marché automobile en soit arrivé là. Que des structures de contrôle technique aient été installées et qu'obligation ait été faite aux automobilistes de faire contrôler leurs véhicules, cela n'a pas pour autant permis de réduire les défaillances techniques que l'on signale sur des véhicules passés pourtant par les services de contrôle technique. Qui en est responsable ' Existe-t-il des structures de contrôle qui ferment parce qu'elles ont failli à leur mission ' parce qu'elles auraient bricolé une séance de contrôle ' La responsabilité est en fait diluée et souvent l'on charge, l'on blâme des centres de contrôle privés qui bidonneraient des documents certifiant que tel ou tel véhicule est aux normes, celles «voulues» par le centre de contrôle.


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