Algérie

"Le marché algérien est difficile, mais avantageux"



C'est dans l'enceinte de la librairie Média-Plus que l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, a tenu à animer son point de presse clôturant sa visite effectuée, hier, dans la capitale de l'Est, Constantine. Un choix plutôt symbolique puisque les locaux plus nantis de l'Institut français à Constantine sont situés à moins d'une cinquantaine de mètres de là. M. Driencourt s'est, en effet, déplacé à Constantine avec de nombreux collaborateurs et conseillers aux questions économiques, culturelles et de presse, notamment rattachés à l'ambassade de France à Alger, ainsi que le directeur général de la Chambre de commerce algéro-française et le consul général de France à Annaba. Et d'emblée, il annoncera qu'à partir du 1er avril prochain, le consulat général de France à Annaba va s'appeler officiellement, par décret du président de la République française et avec l'autorisation des autorités algériennes, consulat général de France à Annaba et Constantine. "Ce qui ne change rien sur le fond puisque le consul général de France à Annaba, Patrick Poinçon, est déjà compétent juridiquement pour Constantine, mais c'est pour montrer l'importance du Constantinois et de cette wilaya dans l'activité consulaire française."À une question de Liberté se rapportant aux réserves émises par les patrons français lors de la dernière visite du Medef à Alger, l'ambassadeur de France notera qu'il y a une bonne séquence. "Je suis arrivé il y a six mois, et le ministre des Affaires étrangères M. Le Drian est venu déjà quatre fois en Algérie ces derniers mois. Trouvez sur la carte du monde un pays où notre ministre est allé autant de fois, c'est dire toute l'importance qu'il accorde à l'Algérie", rétorque l'ambassadeur qui reconnaît, au passage, les difficultés dont se plaignent les sociétés françaises sur le marché algérien. "Il est vrai que les chefs d'entreprise français sont responsables de leurs propos, à travers M. Gattaz qui a dit qu'il y avait un certain nombre de verrous, mais aussi les entreprises françaises viennent en Algérie non pas pour faire une petite percée, mais pour s'installer dans la durée. Avec le service économique de l'ambassade, nous agissons auprès des entreprises françaises pour qu'elles tiennent tous les engagements pris par le président de la République, le Premier ministre et M. Gattaz, et donc, il faut qu'on agisse des deux côtés pour faire avancer ce partenariat", relève le diplomate qui tient tout de même à tempérer le constat fait à ce propos. "Il y a, dit-il, des blocages, parfois des réticences, des hésitations et des interrogations, et cela fait partie de la vie économique, ce n'est pas à nous, administration, de dire à un chef d'entreprise qui n'est pas un philanthrope de venir investir à Constantine ou à Alger. Le marché algérien est sans doute difficile, mais il est avantageux pour les entreprises françaises."
Kamel Ghimouze


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