Coordonnées géographiques et localisation générale :
Latitude 36 48’ N Longitude 8 00’ E
Altitude : 0,5 à 1 mètre
Superficie : 8.900 hectares
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Descriptif :
Le Marais de la Mekhada est une zone humide palustre, occupant les parties basses de la cuvette de remplissage alluvion- flaire et colluvionnaire de la plaine de la Mafragh. C’est un marais dont les eaux sont douces, à l’exception de sa partie avale, dont les eaux sont saumâtres en raison du contact, à l’embouchure avec la mer Méditerranée. C’est une immense zone marécageuse d’une profondeur de 0,5 à 1 mètre, sa végétation se compose essentiellement de scirpes qui recouvrent plus de 80% de sa superficie. C’est ici que se regroupe la plus grande concentration d’oiseaux d’eau du complexe de zones humides de la région d’El kala, dans la wilaya d’El Tarf.
Type de zone humide : Marine I côtière : F.Continentale : L.M.Tp.Ts. Critère de Ramsar : 1, 4, 5 et 6
Critère qui caractérise le mieux le site : I
Justification des critères :
Critère 1 :
De par sa superficie d’une seule traite, de son importance comme site d’hivernage et de nidification, du rôle important et crucial qu’il joue comme site de gagnage et de remise pour les canards et foulques dans le cadre du complexe de zones humides d’El Kala, le marais de la Mekhada est à considérer comme un exemple représentatif, rare et unique de type de zone humide naturelle de la région biogégraphique méditerranéenne.
Critère 4 :
Les marais de la Mekhada est spécialement une zone refuge pour au moins l’Erismature à tête blanche qui est à un stade critique de son cycle de vie. Cette espèce a disparu de toute l’Europe, hormis l’Espagne. Dans le Maghreb, elle n’existe plus qu’en Algérie et en Turusie. L’Erismature, espèce nicheuse à la Mekhada, où 4 nichées y ont été observée en 1991 (Boumezbeur, 1992), est classée sur la Liste Rouge de l’IUCN et considérée comme vulnérable. Une autre espèce, dont la nidification est sûre bien qu’elle n’ait pas été encore prouvée, c’est le Fuligule nyroca classé à la même échelle que l’Erismature par l’UICN.
Critère 5 :
Le marais de la Mekhada abrite habituellement plus de 20.000 oiseaux d’eau en hiver, le recensement de janvier 2001 fait ressortir plus de 30.000 hivernants. Critère 6 : Le marais de la Mekhada accueille le 1% international pour 4 espèces, l’Erismature à tête blanche, 4 nichées observées en 1991, l’Oie cendrée, plus de 5.000 individus annuellement, le Canard siffleur, 21.100 individus en janvier 2001, le Canard chipeau, plus de 1.000 individus en janvier 2001
Caractéristiques physiques :
Hydrographie :
Le Marais de la Mekhada occupe la partie centrale de la plaine de la Mafragh, une cuvette de remplissage alluvionnaire et colluvionnaire. Lieu de confluence de l’Oued El-Kebir Est et de l’Oued Bounamoussa, il est séparé de la mer par un cordon dunaire. L’exutoire est constitué par l’Oued Mafragh qui traverse ce cordon dunaire. La côte du plan d’eau est comprise entre O et 0,5 m. La profondeur n’excède pas deux mètres, elle est généralement inférieure à un mètre. Du fait de sa relation avec le milieu marin, le marais est le siège d’un biseau salé. Dans la partie Est de l’Oued El Kébir, les eaux sont très chargées (résidu sec à 19 gIl), la salure remontant jusqu’à 13 Km en amont de l’embouchure de la Mafragh. Dans l’Oued Bou Namoussa, les remontées d’eau salée sont arrêtées par le barrage naturel anti-sel formé par les dunes littorales de la ville de Ben M’Hidi. Cette grande zone marécageuse, appelée Garâa localement, se situe dans le delta de l’Oued El Kebir à l’Est et Oued Bounamoussa à l’Ouest, leur jonction forme l’embouchure de l’Oued Mafragh. Du nom du grand bassin versant drainant ses eaux sur une superficie de 2.100 km. Géologie et pédologie : C’est un bassin marécageux du Tertiare et du Quaternaire, le Tertiare est représenté par une formation argileuse de type Numidien datant de l’Eocéne supérieur. Les argiles Numidiennes présentent une épaisseur de l’ordre de 10 à 100 mètres, au dessus des argiles se superposent des grès Numidien. Le Quaternaire est représenté par le grès Numidien, de quelques centimètres d’épaisseur. Les principales unités géomorphologiques sont représentées par la Plaine de Ben M’Hidi ainsi que les monts de Bouabed qui culminent à 700 mètres d’altitude. Le Marais de la Mekhada s’étale au milieu d’étendues argilolimoneuses de la plaine de Ben M’Hidi empêchant l’infiltration des eaux. Hydrologie : Le marais est alimenté par les Oueds Bounamoussa et El kebir. Les eaux permanentes de ce marais se justifient par l’importance de la lame d’eau drainée par les 2 oueds cités ci- dessus, estimée à 1.000 mm par an. Toute cette eau provient de la barrière naturelle constituée par les monts de la Cheffia et de Bouabed au Sud. Notant également, en été, l’alimentation du marais par les eaux douces provenant de l’immense zone dunaire. Le marais constitue un réceptacle de sédiments provenant de son bassin versant, et joue un rôle de réservoir permettant la maîtrise des crues notamment celles de l’Oued El- Kébir qui sont parfois spectaculaires
Caractéristiques écologiques :
Le Marais de la Mekhada a une période d’inondation s’étalant sur 9 mois. La végétation hélopyte recouvre environ 80 à 90% de la zone inondable. En hiver, le marais se transforme en site d’accueil et de gagnage pour des milliers de canards et autres oiseaux d’eau. En été, il héberge la nidification de plusieurs espèces intéressantes, dont au moins une, l’Erismature à tête blanche, qui, en raison de son statut de rare et de vulnérable, est classée sur la Liste rouge de l’UICN.
Flore remarquable :
La surface du marais est recouverte à 80-90% d’une végétation émergente constituée principalement de scirpes, Scirpus maritimus, S. lacustris, S.litoralis et Juncus sp. Plus localement, on rencontre Phragmites communis, Typha angustifolia et Glycena fluitans. On y trouve également Carex sp., Butomus umbellaus, une espèce intéressante, rare partout ailleurs, et qui a récemment disparu de l’ensemble des autres zones humides, à l’image du lac des oiseaux, où la dernière observation y a été faite en 1990 (Boumezbeur, 1992), Vitex agnus castus, Myriophyllum sp., Chara sp., Nitelle sp., Rubbia sp., Znichellia palustris, Lemna minor et le Tamarix sp., tout le long des berges. En raison de la difficulté d’accès à ce site, très peu de chercheurs, pour ne pas dire presque personne, ne s’est véritablement penché sur l’importance des plantes aquatiques et sur leur degré de rareté. Le travail d’inventaire précis et exhaustif reste donc à faire. L’importance de ce marais au point de vue floristique réside surtout, à notre avis, dans l’immensité de la couverture végétale et le fait qu’elle soit d’un seul tenant. En dehors de ses contours extérieurs, l’intérieur du marais, toujours humide, même lorsque le niveau d’eau baisse énormément, n’a subi aucune agression véritable et ou aménagement de l’homme, à l’exclusion de quelques petites interventions négligeables, et garde intactes ses composantes naturelles.
Faune remarquable :
Le marais de la Mekhada constitue un site très important pour l’accueil des oiseaux d’eau hivernants(en Janvier 1998, on a compté 44.486 anatidés et 12.300 foulques macroules, sans compter les ardéidés, les rallidés et des rapaces rares comme l’aigle pomarin). Il abrite également le 1% interational pour L’ Erismature à tête blanche, 4 nichées observées en 1991 et pour les espèces suivantes, selon le recensement de janvier 2001 : l’Oie cendrée jusqu’à 5.000 individus, le Canard siffleur 21.100 individus, le Canard chipeau 1.000 individus. C’est également un site de nidification pour la Foulque macroule, la Poule d’eau, le Râle d’eau, le Blongios nain, le Grèbe castagneux, la Rousserole effarvate, etc. Il abrite également des estivants comme le Fuligule nyroca, probable nicheur, le canard colvert et plusieurs hérons dont la grande aigrette et le héron cendré. Le buzard des roseaux et le glaréole à collier sont des nicheurs certains.
Régime foncier/propriété : propriété domaniale de l’Etat.
Occupation actuelle des sols :
Le site sert de zone de parours de bovins et d’ovins en saison estivale et pour une utilisation agricole partielle sur la périphérie des rives Nord et Sud de la Mekhada et la Pêche de l’anguille et divers poisson de façon artisanale. Dans la région voisine et le basin versant, il existe une agriculture spéculative de pastèque et de melon en période estivale, la culture de la tomate industrielle et du fourrage. Les Plaines agricole des communes de Bouteldja, du Lac des Oiseaux et de Berrihane, sont à vocation essentiellement agricole spéculative estivale.
Facteurs défavorables affectant les caractéristiques écologiques du site :
Pour le site, rejet direct des eaux usée des populations des agglomérations de Sidi Kaci et du lac des oiseaux. Forte pression de l’élevage bovin, ovin et, dans un moindre degré, équin, provoquant un surpâturage qui, progressivement, profitant de cette époque de sécheresse accentuée. risque de grignoter sur les terres du marais. Alors que pour la région voisine et le bassin versant, on note la présence d’une usine polluante de conserverie de tomate sur l’Oued Bounamoussa. Direction Générale des Fôrets
Pour des travaux concernant la vegetation, voir
-la these de G. de Belair (1981, Univ. Paul Valery, Montpellier)
-l'article de Pavoine et al (Journal of Ecology, 2011)
- marseille, France
27/03/2011 - 12916
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Posté Le : 15/08/2007
Posté par : nassima-v
Source : www.algeria.strabon.org