Algérie

"Le manque de pluie ne veut pas dire qu'il y a sécheresse"



S'exprimant lors d'une rencontre organisée ce jeudi à l'Institut de technologie moyen agricole spécialisé (Itmas) de Tizi Ouzou, sous le thème "Le réchauffement climatique et son impact sur le rendement agricole", le directeur du Centre de recherche en technologies agroalimentaires de l'université de Béjaïa, Khodir Madani, a estimé qu'il faut lever l'équivoque entre le manque de pluviosité et le manque d'eau."Il n'y a, certes, pas de pluie, mais cela ne veut pas dire qu'il y a sécheresse", a souligné le professeur Khodir Madani, estimant que "la situation actuelle se caractérise par un manque de pluviométrie et non par un manque d'eau". "Quand il y a un manque de pluviosité, ses conséquences ne seront pas connues cette année, mais l'année prochaine", a-t-il analysé.
Concernant les mesures à prendre, le professeur a estimé que "pour la pluviosité, nous ne pourrons rien faire, mais il est néanmoins grand temps de faire des études sur le territoire et sur tout ce qui concerne les bilans hydriques, au moins sur une année, afin de savoir quelles sont les quantités d'eau par hectare qu'on reçoit".
"Nous sommes en train de perdre d'importantes quantités d'eau parce que nous ne savons tout simplement pas les retenir, et, bien entendu, lorsqu'il y a manque d'eau, nos nappes phréatiques s'amenuisent", a-t-il alerté, avant de préconiser "le recours à certains aménagements spécifiques, dont la multiplication des retenues collinaires à l'effet de retenir plus d'eaux de surface, et de surmonter, ainsi, la problématique de l'économie de l'eau".
Pour cet universitaire, il est également "grand temps de sensibiliser les acteurs de l'agriculture sur les tendances du système alimentaire de demain pour ainsi adapter leurs systèmes de production".
De son côté, le directeur des services agricoles de Tizi Ouzou, Makhlouf Laïb, a expliqué que cette rencontre sur le réchauffement climatique vise surtout à alerter sur "le changement climatique et son impact négatif sur le développement de l'agriculture et sur l'urgence de sauvegarder nos cultures et notre sécurité alimentaire".
À ce titre, M. Laïb a préconisé "d'encourager les plantations en montagne, de planter des cultures qui ne sont pas irriguées et d'aller aussi vers des ressources non conventionnelles comme la récupération des eaux usées et le captage des eaux pour pouvoir irriguer nos cultures". "Nous devons changer notre relation avec le monde agricole. C'est parce que l'eau est rare que nous devons nous contenter d'utiliser celle qui existe", a-t-il prévenu.

K. T.


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