Algérie

«Le manque de formation et la baisse de vigilance à l'origine de cette situation» Salim Nafti. Chef de service de la clinique des maladies respiratoires à l'hôpital Mustapha Pacha



«Le manque de formation et la baisse de vigilance à l'origine de cette situation» Salim Nafti. Chef de service de la clinique des maladies respiratoires à l'hôpital Mustapha Pacha
-Le nombre de cas de tuberculose semble être en augmentation ces dernières années. Qu'est-ce qui explique cette recrudescence '
C'est faux, il n'y a pas de recrudescence de cas de tuberculose, mais il y a lieu de signaler l'importance du nombre de cas de tuberculose extrapulmonaire qui touche les autres organes du corps. Elle est retrouvée dans les deux tiers des cas dépistés, alors qu'auparavant elle ne représentait qu'un tiers des cas et le reste des cas de tuberculose pulmonaire. La courbe s'est réellement inversée. Ceci s'explique clairement par le manque de diagnostic précis de cette maladie et le manque de formation des personnels médical et paramédical. Il y a une dérive dans la prise en charge de cette maladie, notamment le recours au traitement d'épreuve. Une pratique courante de certains professionnels de santé qui donne un traitement sans poser le diagnostic de la tuberculose.
-Pourquoi, d'après-vous '
Il y a une baisse de vigilance et l'absence de surveillance. Il y a quelques années, la maladie était maîtrisée chez nous et aujourd'hui on a baissé les bras et cela est une erreur fatale. La tuberculose extrapulmonaire nécessite un diagnostic précis, mais les professionnels de santé n'ont pas reçu la formation qu'il faut et ils ne sont pas soutenus. Le manque de moyens de dépistage en est également une raison. Les pénuries de médicaments essentiels dans le dépistage et le traitement de cette maladie ont compliqué davantage la situation.
-Qu'est-ce qu'il y a lieu de faire '
Il est urgent de relancer la surveillance, la supervision sur le terrain comme cela était initié par les défunts professeurs Chaulet et Larbaoui et le recyclage du personnel. Comme il est aussi important de revaloriser le travail des microscopistes qui étaient la cheville ouvrière dans la lutte contre la tuberculose et procédaient aux contrôles de la qualité du travail effectué par des spécialistes de l'Institut Pasteur. La mise en place de laboratoire de culture dans chaque wilaya est également une urgence. La publication du manuel portant sur le Programme de lutte contre la tuberculose élaboré en 2011 doit être imprimé et distribué à tous le acteurs. Il faut dire qu'il n'y a pas eu d'amélioration dans la lutte contre cette maladie alors qu'elle peut être maîtrisée.


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