Les cantines scolaires à l'échelle de la wilaya de Bouira sont au bord de l'asphyxie financière et commencent à refouler les écoliers, faute de repas à proposer. Ainsi, nombre d'établissements à travers les régions ouest et sud de Bouira n'ont plus les moyens financiers d'assurer ce service et sont contraints par la force des choses à demander aux élèves ou leurs parents, soit de rentrer déjeuner à la maison, ou ramener un petit en-cas. "Le fournisseur réclame d'être payé et refuse désormais de nous approvisionner. De ce fait, on est obligés de refouler les élèves", expliquera le directeur d'un établissement primaire au niveau de la localité d'El Madjen relevant de la commune de Djebahia (ouest de Bouira). Pour notre interlocuteur, cette situation ne date pas d'hier, car, selon lui, les fonds réservés à la restauration ont commencé à s'épuiser à partir de février dernier. "Nous avons sollicité les services de l'APC, lesquels ont interpellé les responsables de la direction de l'éducation. Mais à ce jour, aucune suite n'a été donnée à nos doléances", a-t-il déploré. D'autres établissements primaires sont également affectés par cette crise budgétaire. Ainsi, dans les communes de Lakhdaria, Sour El-Ghozlane et El-Hakimia, puiseurs parents d'élèves ont fait état que la restauration au sein de écoles n'est plus assurée, et ce, depuis le début du mois en cours. "On habite dans une zone montagneuse et cela m'inquiète que ma fille parcoure chaque jour près de 3 kilomètres pour rentrer déjeuner. Cette décision de fermer la cantine n'a aucun sens !", s'indigne un parent dont la fillette de 8 ans est scolarisée au niveau de l'école primaire d'El-Hazama, sise la commune de Lakhdaria. À El-Hachimia, plus précisément à l'école primaire Kenane-Kouider, les chérubins n'ont droit qu'à des repas froids. Pis encore au niveau du chef-lieu de la wilaya, les établissements scolaires des localités d'Ouled Guefifa, Ras Bouira sont toujours dépourvus de cantines. "En dépit des milliards injectés dans le secteur de l'éducation, nos enfants continuent à s'empoisonner avec des sandwichs achetés dans le commerce et ceci dans le meilleur des cas. Au pire, ils jeûnent tout au long de la journée ! C'est une honte pour l'Algérie de 2019 et un échec des pouvoirs publics", avaient asséné des élus du groupe RCD de Bouira, dans une déclaration remise à la presse. Certains élus, notamment ceux des communes de Kadiria, Taghzout et Sour El-Ghozlane, affirment que les caisses de leurs municipalités sont à sec et qu'ils ont à maintes reprises interpellées par écrit les services de la Direction de l'éducation (DE) de Bouira. En vain. "Les chefs d'établissement ne cessent de se plaindre et ils sont dans leur bon droit", expliquera un élu à l'APC de Sour El-Ghozlane. Quoi qu'il en soit, l'ensemble des directeurs d'école, élus et parents d'élèves interrogés, pressent les services de la DE locale d'agir en urgence.RAMDANE B.
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Posté Le : 29/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ramdane Bourahla
Source : www.liberte-algerie.com