Algérie

Le manque de chirurgiens accentue la mortalité



Le manque de chirurgiens accentue la mortalité
L'écrasante majorité cas de cancer du poumon nécessite une  chirurgie thoracique, apprend-on auprès du professeur Abdelmadjid Djebbar, chef de service de pneumo-phtisiologie au CHU de Batna. En effet, selon lui, plus de 90% des patients atteints de cette forme de cancer sont dans l'urgence imminente de subir une intervention chirurgicale, qui augmenterait de façon significative leurs chances de survie. Le traitement par chimiothérapie et radiothérapie n'est qu'un moyen de stabiliser, pour une période de 3 à  4 mois, la propagation des cellules cancéreuses et ne serait en aucun cas un moyen de guérison.  «Une patiente, admise récemment, atteinte d'une forme rare de cancer du poumon, répond favorablement au traitement préliminaire, mais elle va probablement décéder, et ce, parce qu'elle ne pourra pas subir une intervention chirurgicale», nous a déclaré, indigné, le Pr. Djebbar. La quasi absence de chirurgiens thoraciques dans la région Est du pays (Annaba, Sétif, Constantine et Batna) participerait grandement de la mort des patients atteints. D'ailleurs, à  son niveau, sur cinq malades diagnostiqués, deux seulement ont eu la chance de survivre grâce à  une prise en charge à  Oran et à  Alger, alors que les trois autres ont succombé pour n'avoir eu droit qu'à des séances de chimiothérapie. La pénurie de chirurgiens spécialisés serait donc l'une des causes de l'augmentation du taux de mortalité dans cette pathologie. Durant les trois années écoulées, aucune nouvelle promotion de diplômés en études médicales spécialises (DEMS)  en chirurgie thoracique n'est sortie au niveau national. Le seul service de chirurgie thoracique, de rang magistral, se trouvant à  l'hôpital Mustafa Bacha, se voit donc submerger par l'afflux des malades de toutes les wilayas, et ne peut tous les prendre en charge. Le professeur Djebbar nous explique que les responsables de la formation des DEMS sont les chefs de services, et qu'a ce titre, il devrait y avoir, périodiquement, une remise en question pédagogique de ce statut, en fonction, entres autres, de nombres de DEMS formés. Par ailleurs, notre interlocuteur indique que le diagnostic précoce de cette maladie reste le moyen le plus efficace pour espérer une rémission totale, et que sans appareillage adéquat, on se trouve dans l'incapacité de diagnostiquer à  temps les malades, mais aussi de former les médecins à  l'utilisation de ce matériel. Pour étayer ses propos, le professeur donne l'exemple du CHU de Batna, qui assure l'accueil des malades de plusieurs wilayas et où «on ne dispose que d'un seul fibroscope, de surcroît vétuste, qui sert non seulement au diagnostic, mais aussi à  la formation des médecins de tout l'Est».     
 


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