Algérie

Le "manque d'inventivité" du projet de loi de finances de l'équipe Benkirane est vivement critiqué



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L'ancien ministre de l'Economie, Salah Eddine Mezouar, critique le projet de loi de finances pour 2013 en ce qu'il augmente, selon lui, la pression fiscale dans le but d'accroître les recettes. Le vice-président de l'Association des économistes marocains Farissi Serghini aurait souhaité, quant à lui, voir le gouvernement opter pour une relance par l'offre et non par la demande. Par la voix du ministre de l'Economie et des Finances Nizar Baraka, l'équipe Benkirane a reconnu la compétitivité limitée de l'économie du royaume.
De nouvelles salves sont tirées contre le gouvernement marocain, dirigé par les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD). Pour Salah Eddine Mezouar, patron du Rassemblement national des indépendants (RNI), comme pour certains universitaires et chefs d'entreprises, le projet de loi de finances pour 2013 ne donne pas d'assurances claires ni ne contient de message fort pour la relance de la croissance. Pis, affirment-t-il, il va encore reconduire les déficits et comprimer la compétitivité de l'économie marocaine.
Actuellement au niveau du Parlement, le projet de loi de finances pour 2013 table sur une baisse du déficit budgétaire de 4,8% du produit intérieur brut (PIB), un taux de croissance de 4,5%, une inflation à moins de 3% et un taux de chômage à moins de 10%.
Pour Salah Eddine Mezouar, ce projet élaboré par le gouvernement d'Abdelilah Benkirane ne « délivre pas de message fort pour relancer la croissance ». Cet ancien ministre de l'Economie et des Finances estime que le PLF 2013, « en tant qu'outil de visibilité, qui prend en considération les engagements du gouvernement mais également les exigences et les attentes des citoyens, manque d'innovation et de stimulation sérieuse pour encourager l'emploi ».
Dans une déclaration à la presse samedi, en marge d'une rencontre-débat à Casablanca sur le PLF 2013, le patron du RNI a soutenu que ce projet avait été élaboré suivant une approche « purement comptable » à la recherche d'équilibre : « Les dépenses n'ont pas été réduites et il y a eu une augmentation de la pression fiscale pour accroître les recettes », a-t-il relevé.
De son côté, le président de la commission emploi et relations sociales à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Jamal Belahrach, juge que le PLF 2013 « manque de créativité, de vision et de perspectives à long terme ».
Farissi Serghini préfère « une relance par l'offre »
Les mêmes critiques de la « démarche peu inventive » du gouvernement pour faire face au défi de la relance de la croissance et de la création d'emplois sont émises par des universitaires. Selon Farissi Serghini, vice-président de l'Association des économistes marocains (AEM) et président de l'Université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès, l'équipe Benkirane aurait dû, dans l'élaboration du PLF 2013, privilégier une relance économique par l'offre au lieu de prôner une politique keynésienne de relance par la demande.
« En cette conjoncture difficile, où les principaux partenaires du Maroc traversent une crise grave qui a des conséquences directes sur l'investissement, les flux des touristes, les exportations et les transferts des MRE, le Maroc a plus besoin d'un électrochoc sur l'offre, susceptible d'accroître la compétitivité de (son) économie »,estime Farissi Serghini, cité par l'agence de presse gouvernementale MAP. Selon lui « la réalisation d'un taux de croissance important nécessite essentiellement la relance de l'offre par une baisse de la fiscalité capable de favoriser successivement l'encouragement de l'épargne, l'augmentation de l'investissement et de la production, la création d'emplois et l'amélioration du pouvoir d'achat ».
Le mini-aveu du gouvernement
Le vice-président de l'AEM n'a pas manqué, au passage, de critiquer l'actuel système fiscal qui est « compliqué, inégalitaire et parfois injuste ». Au lieu de baisser les impôts et de simplifier le système fiscal, a-t-il regretté, « le gouvernement a fait complètement le contraire, en augmentant certains impôts et en introduisant d'autres ».
Lundi à Rabat, le ministre de l'Economie et des Finances Nizar Baraka a reconnu que l'économie marocaine manquait de compétitivité. Lors d'une réunion avec les responsables de la CGEM, il a notamment affirmé que « la compétitivité nationale est une question délicate qui demeure maîtrisable si on travaille ensemble ».
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