La situation dans laquelle se trouve le secteur actuellement démontre l'échec de la politique adoptée par les pouvoirs publics
Le nombre de médecins qui a quitté le pays est effarant. Plus de 6500 médecins se sont installés ces dernières années en France.
Plus de 80.000 médecins, toutes spécialités confondues, ont été formés par l'Algérie depuis l'Indépendance. Pour combler le déficit en matière de santé publique, le gouvernement algérien a concentré ses efforts dès le départ dans ce sens. Durant les premières années d'indépendance, l'unique faculté de médecine de l'Université d'Alger assurait, à elle seule, la formation de 30 à 40 médecins par an. Quelques années plus tard, les facultés d'Oran et de Constantine on vu le jour. Durant les années 1970, Mohamed Seddik Benyahia, désigné à la tête du secteur de l'enseignement supérieur dans les années 1970, entreprit de profondes réformes pour combler le déficit accusé en matière d'encadrement, suite au départ des Français. Aujourd'hui, 11 facultés assurent la formation en médecine. Or, malgré ces réalisations, la réussite n'est pas au rendez-vous.
La situation dans laquelle se trouve le secteur actuellement démontre l'échec de la politique adoptée par les pouvoirs publics.
La prise en charge en matière de santé publique reste insuffisante. Le manque de médecins au niveau de l'intérieur du pays pose toujours problème. Malgré le nombre des médecins formés chaque année, des établissements et des structures sanitaires accusent un déficit. Selon le professeur Arada, doyen de la Faculté de médecine d'Alger et président des conférences des doyens, environ 7000 médecins spécialistes ont été formés par l'Université algérienne ces cinq dernières années, soit en moyenne 1500 chaque année. Certes, l'Algérie a formé des médecins dans différentes spécialités, mais elle n'a pas su les sauvegarder. Des milliers ont quitté le pays pour aller s'installer à l'étranger. Plus de 6500 médecins algériens ont quitté le pays pour travailler en France ces dernières années en raison de la faiblesse des salaires et des mauvaises conditions de travail, a déclaré en mars dernier, la professeure Louisa Chachoua, du CHU Nefissa-Hamoud (ex-Parnet), à Alger. S'exprimant en marge de la signature d'un accord de coopération dans la santé entre l'Algérie et la France, à l'occasion de la visite à Alger de la secrétaire d'Etat française à la Santé, Nora Berra, Mme Chachoua a indiqué que souvent, des médecins fraîchement sortis des écoles de médecine sont envoyés dans les régions de l'intérieur du pays où «les conditions de travail ne sont pas réunies, ce qui les pousse à émigrer vers la France». Les médecins algériens acceptaient de travailler en France avec des salaires bas ne dépassant les 3000 euros par mois. «Ce salaire dépasse celui d'un professeur dans un CHU, en plus les médecins travaillant en France bénéficient de formations qui leur permettent d'améliorer leurs connaissances», a-t-elle expliqué. Mme Chachoua a déploré le recours par le gouvernement à l'importation de praticiens étrangers pour combler le déficit national en médecins spécialistes. «Ces étrangers touchent des salaires élevés en devises.
Les médecins algériens ne refuseront pas de travailler dans les régions enclavées si le gouvernement leur offrait des salaires élevés», a-t-elle plaidé.
Les syndicats de la santé sont en conflit depuis plus d'une année avec le département de M.Ould Abbès pour arracher leur revendication entre autres l'augmentation des salaires. Malgré les mouvements de grève qui ont paralysé les hôpitaux, le département de la santé continue à faire la sourde oreille. C'est pourquoi le syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique [Snpssp] a saisi le Bureau international du travail [BIT] à propos des pressions et des intimidations exercées par le ministère entre autres, les ponctions sur salaire.
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Posté Le : 24/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadia BENAKLI
Source : www.lexpressiondz.com