Algérie

Le Manchot, un chômeur pas comme les autres Il est toujours à l'avant-garde



Il est des gens tellement estimés qu'ils ne passent jamais inaperçus dans la rue. Surtout s'ils présentent un handicap physique, comme ce jeune de Laghouat, surnommé le Manchot, ex-chômeur, aujourd'hui «fonctionnaire» travaillant à mi-temps au sein de l'entreprise du transport urbain de la ville (Etul). Son histoire est simple et drôle à la fois. Lorsque le mouvement des chômeurs commençait à prendre de l'ampleur, le Manchot, de son vrai nom Mohamed Rag, a été, selon les témoignages de ses pairs, toujours à l'avant-garde malgré son handicap. «Il n'aime pas la hogra», disent-ils. Il est tellement «engagé» qu'il donne toujours du fil à retordre aux services de sécurité. Arrêté plusieurs fois, condamné puis relâché, ce contractuel des transports (il dispose d'un contrat de travail de 3 mois), ne cesse de défendre la cause de ses amis.
Plutôt de «sa famille». Le plus drôle de sa brève histoire qu'il nous a racontée, c'est la dernière «trouvaille» pour l'emprisonner, lui, et une dizaine d'autres personnes lors de la manifestation des chômeurs du mois de février dernier. Habituellement, il est accusé, comme le savent tous ceux qui suivent de près le mouvement des chômeurs, «d'attroupement non armé», de «destruction de biens d'autrui» ou encore «d'atteinte à l'ordre public». Cette fois-ci, il est accusé d'avoir «agressé» deux policiers.
L'avocat de sa défense qui a réussi à lui avoir l'acquittement aurait ironisé : «Ben, embauchez-le chez vous. Vos policiers sont incapables.» Il a passé 33 jours en prison avant d'être innocenté. Une autre affaire plus drôle encore est celle où il a été «arrêté» 'ce sont ses propos' «en plein exercice de ses fonctions». Il était en train de travailler, il a été cueilli pour être accusé d'incitation à attroupement. Aujourd'hui, il passe son temps à peu près entre le bus, le quartier et' les prisons et tribunaux.


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