Algérie

Le manchot et les cireurs de pompes



Il ne suffit pas d'être manchot pour devenir la Vénus de Milo ». C'est un ami qui m'a rappelé récemment cette formule d'André Malraux, et bien que sortie un peu de son contexte, cette boutade d'illuminé cerne parfaitement la posture dans laquelle se placent nos responsables, du moins certains parmi eux, quand du haut de quelque tribune, ceux-ci s'oublient en versant dans des laïus d'auto- satisfaction démesurée, tirant des plans sur la comète et promettant un avenir radieux aux gens de la cité. Les chiffres ne sont jamais du genre grigou pour contribuer à construire des bilans toujours positifs et apporter l'appui « décisif » à ces responsables. C'est trop facile, c'est vrai. C'est en tous cas le spectacle offert à chaque fin de saison par le directeur de l'éducation. Ce dernier a eu l'occasion de briller davantage cette fois grâce au feuilleton « Je t'aime, moi non plus », énième rediffusion, qui le met en co-vedette avec le Cnapest. Face à ce syndicat d'enseignants, et à la suite de nombreux bilans négatifs, que celui-ci a tirés et conclus par la revendication du départ de Ahmed Guellil, ce dernier a eu recours, encore une fois, aux amis et aux alliés fantomatiques, pour conforter sa position, rudement éprouvée par ses détracteurs. Une déclaration de soutien, signée par des dizaines d'organisations et d'associations, a été distribuée lors de la conférence de presse donnée par le directeur dimanche passé. Une déclaration rédigée dans un arabe châtié, et dans laquelle les signataires ont vanté les mérites de Guellil en stigmatisant ses opposants. Encore une fois donc, les organisations de la khobza, les associations des manches à balais et les amis de tartempion s'insurgent contre les petites gens et volent au secours d'un officiel. Drôle d'époque où un syndicat autonome et fustigé, lorsqu'il ne fait que son travail, combien même il lui arrive de faire dans l'excès. Les cireurs de pompes agréés par l'Etat ont de beaux jours devant eux dans la République. Heureusement, toutes les associations ne sont pas tombées dans le piège du racolage, et certains ne se frottent même pas à cette engeance dépourvue de dignité.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)