Algérie

Le malouf revisité par Tanger



Après une première soirée placée sous le signe de l'originalité, permettant au public du Festival de découvrir la chanteuse et musicologue libanaise, Ghada Shbeir, et de savourer inlassablement des « wassalat », dont Samir Boukredera détient seul le secret, le rendez-vous avait été donné, samedi soir, (seconde soirée), afin d'y redécouvrir l'étoile montante du malouf constantinois, le jeune Abbès Righi, suivi tout juste après d'un captivant ensemble marocain de Tanger, conduit par le très humble Omar Metioui. Habitué maintenant aux projecteurs, Abbès Righi, qui a connu une fulgurante ascension durant ces trois dernières années, grâce notamment à ses nombreuses participations aux différents festivals, comme le 1er Festival international du malouf tenu à Skikda en 2007, ainsi que les différentes éditions du Festival national du Malouf, s'est produit en première partie de la seconde soirée de cet événement. Accompagné par des membres de l'orchestre régional, dont les deux frères Boukredera, Abbès a produit une performance fidèle à sa nouvelle réputation, même s'il a avoué, lui-même, n'être pas content de sa prestation d'avant-hier, embarrassé surtout par la mauvaise qualité de la sonorisation, spécialement le retour qui l'a considérablement gêné dans l'ajustement de sa voix. Un problème qui s'est répété durant toute la soirée à des intervalles plus au moins espacés, incommodant l'auditoire à certains moments délicats, où l'esprit s'autorisait quelques rêveries sur les doux rythmes du luth de Righi, ainsi que sa voix charmeuse et ensorcelante. Notons qu'à cette occasion, Abbès a joué du « bashrâf kebir » en mode zidane, notamment Nebda el kessa et Ama tkhaf min Allah, Ya hebibi fradjeni hadha zeman el fourdja et enfin Mina ennawa. Signalons enfin, que le jeune musicien constantinois a annoncé la mise en vente très prochainement de son premier album. L'ensemble marocain Erouafed prendra aussitôt le relais, avant que Metioui, profitant d'une pause obligée, la corde du Rebab d'un des musiciens s'étant déchirée, n'explique à l'auditoire que la particularité de sa troupe réside dans le fait qu'elle joue uniquement d'instruments anciens, se refusant à introduire, par exemple, le piano et la mandole ou la mandoline. Pour lui, ces instruments corrompent le mode qui, joué ainsi, ne peut être reproduit fidèlement comme du temps ancien, en Andalousie. Il exhibera fièrement un « quanoun » fabriqué par un Espagnol selon l'art authentique. L'ensemble exécutera au grand plaisir du public du Festival un bashraf du malouf constantinois.


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