S'il ne jouit pas encore de la stature des maîtres du malouf, à l'image de Fergani, Darsouni, Bouaziz, le jeune Chemseddine Djebassi fait, en tout cas, montre d'un talent qui laisse admiratif. Les aoureux de ce patrimoine lyrique, connus pour leur allergie à toute nouvelle expression susceptible de bousculer l'ordre établi, en conviennent. L'intarissable école de Constantine, avec elle, la pépinière d'Annaba poussent sur les devants de la scène des jeunes loups aguerris à l'art du malouf. Ils sont prêts à reprendre le flambeau de la vieille garde. A quarante-quatre ans, ce digne fils de Cirta, disciple direct ou non, d'une haute lignée de chouyoukh, se place, après vint-cinq ans d'exercice, comme l'une des plus belles voix du genre. Il donne des coudes avec d'autres jeunes interprètes qui dominent la scène, Abbas Righi, entre autres.Pourvu d'une voix veloutée et cristalline, adaptée à presque toutes les gammes mélodiques, l'artiste n'est pas moins un as du luth. Ce n'est pas rien si ce jeune prodige, ayant fait les bancs de plusieurs associations (Wissal de l'art et la culture, Nedjm Kortoba, El-Wafa, Awtar Ksentina...) sort du lot. Il a obtenu de nombreuses distinctions, comme celle glanée à titre personnel au festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes d'Alger. Ayant côtoyé la crème du malouf, interprètes ou instrumentistes, à l'instar de Djamel Bensemar, Kamel Bouda, Toufik Touati, Mostefa Haïchour..., il a participé aussi à plusieurs événements artistiques et culturels tant au micro qu'avec son luth festivals du malouf à Constantine, festival des musiques antiques à Annaba, festival du hawzi, semaines culturelles à travers quelques wilayas d'Algérie organisées par l'Office national de la culture et de l'information...). Pour boucler la boucle, et profitant de la manifestation culturelle, Constantine, capitale de la culture arabe, 2015, l'artiste n'a pas lésiné sur les moyens pour offrir à ses mélomanes son premier album. Il est dédié intégralement à sa ville natale. Il y enregistre notamment son grand tube, « Qaçantina Oum El-Hawadher » avec une touche originalement moderne. L'opus fait déjà fureur dans les milieux initiés. En dehors de la scène artistique, Chams-Eddine Djebassi, titulaire d'un magistère en économie, est cadre dans une entreprise étatique.
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Posté Le : 13/02/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amine G
Source : www.horizons-dz.com