Algérie

Le Mali suspendu de la Cédéao



Les dirigeants de la Cédéao se sont contentés d'un service minimum, la suspension du pays de l'organisation jusqu'à la nomination d'un Premier ministre pour conduire la transition.Les chefs d'Etat des pays membres de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) ont décidé dimanche de suspendre le Mali de leur organisation sous-régionale commune après le coup de force perpétré par les militaires qui a propulsé le colonel Assimi Goïta président de la transition du Mali.
Une dizaine de chefs d'Etat ouest-africains, réunis en sommet extraordinaire à Accra (Ghana), ont condamné "fermement" le récent coup de force et décidé de "suspendre" le Mali des institutions de la Cédéao "conformément aux dispositions de la Cédéao", et réclamé la nomination "immédiate" d'un "nouveau" Premier ministre issu de la société civile et la formation d'un gouvernement "inclusif", selon le communiqué final du sommet.
Les chefs d'Etat réaffirment également la nécessité que la transition politique ouverte au mois d'août 2020 et censée ramener les civils au pouvoir soit limitée à 18 mois, et que des élections générales aient lieu comme prévu en février 2022.
Mais, lundi dernier, les militaires ont arrêté et poussé à la démission le président et le Premier ministre de la transition, Bah N'Daw et Moctar Ouane, officiellement pour n'avoir pas consulté le vice-président, le colonel Assimi Goïta, lors de la formation d'un nouveau gouvernement, d'où ont été exclus deux membres de la junte militaire au pouvoir.
Les militaires ont ensuite libéré les deux dirigeants et désigné le nouvel homme fort du pouvoir, le colonel Assimi Goïta, chef de l'Etat malien, en charge des "fonctions, attributs et prérogatives de président de la transition pour conduire le processus de transition à son terme".
Par ce nouveau coup de force où elle fait machine arrière par rapport à ses engagements de remise du pouvoir à un président civil élu, au terme d'une transition de 18 mois, la junte militaire s'est mise au ban de la communauté internationale.
La Cédéao, la France et les Etats-Unis ont ainsi brandi la menace de sanctions contre cette prise des pleins pouvoirs lors d'un scrutin présidentiel prévu en février 2022. Le président Macron a affirmé au Journal du Dimanche avoir "passé le message" aux dirigeants d'Afrique de l'Ouest qu'il "ne resterait pas aux côtés d'un pays où il n'y a plus de légitimité démocratique ni de transition".
Paris avait dénoncé mardi un "coup d'Etat inacceptable" au Mali. "Au président malien Bah N'Daw, qui était très rigoureux sur l'étanchéité entre le pouvoir et les djihadistes, j'avais dit : "L'islamisme radical au Mali avec nos soldats sur place ' Jamais de la vie !" Il y a aujourd'hui cette tentation au Mali. Mais si cela va dans ce sens, je me retirerai", a mis en garde M. Macron.
Lors du premier coup de force, il y a neuf mois, la Cédéao avait suspendu le Mali de tous les organes de décision, fermé les frontières de ses Etats membres et stoppé les échanges financiers et commerciaux avec le Mali. Mais elle avait levé les sanctions quand la junte avait accepté de mettre en place une période de transition, de désigner un président et un Premier ministre civil de transition et fixé la date de l'élection présidentielle au 7 février 2022.

AMAR R.


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