Algérie

Le Mali s'enfonce dans la crise, avec la proclamation d'un Etat islamique dans l'Azawed


Le Mali s'enfonce dans la crise, avec la proclamation d'un Etat islamique dans l'Azawed
La situation s'est dégradée au Mali en fin de semaine. Au Nord, les rebelles du MNLA et ceux de l'organisation islamiste Ansar Eddine se sont unis au sein au sein d'un « Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad », alors qu'à Bamako, la confusion domine toujours, paralysant de fait les autorités centrales face à une crise qui évolue très rapidement.
Le Mouvement National de Libération de l'Azawed (MNLA) a été absorbé par l'organisation islamiste Ansar Eddine, au nord du Mali, pour donner naissance au « Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad », qui a proclamé la naissance d'un Etat islamique sur l'Azawed, la partie nord du Mali, tombée entre les mains des insurgés depuis deux mois.
Officiellement, le MNLA et Ansar eddine ont fusionné, à l'issue de longues et difficiles négociations. En pratique, les MNLA, qui se disait il y a deux mois « moderne, démocratique et laïc », s'est totalement aligné sur les thèses de Ansar Eddine, qui veut instaurer un Etat islamique appliquant la chariaa au nord du Mali, première étape avant la restauration du califat.
Ansar Eddine est dirigée par un ancien rebelle targui, Iyad Ag Ghaly. Le MNLA est dirigé par un autre dissident, également son cousin, qui avait affirmé en février une hostilité remarquée à ceux qui voulaient instaurer un « état théocratique » dans l'Azawed, promettant de les expulser de la région.
Mais les choses ont évolué de manière chaotique. Le MNLA, qui avait lancé l'offensive dans le nord, progressant sans pratiquement rencontrer de résistance, avait été rapidement supplanté par Ansar Eddine, qui l'ont doublé en deux mois. S'appuyant sur des élemnts d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, et aussi sur d'autres éléments Boko Haram, organisation radicale activant dans le nord du Nigeria, Ansar Eddine s'est imposé comme la première organisation rebelle touareg, qui a imposé son autorité sur les villes, comme Gao et Tombouctou.
Les victoires des rebelles Touareg ont été facilitées par la déliquescence du pouvoir central de Bamako, qui n'arrive pas à s'organiser face à la menace. Le président Amadou Toumani Touré avait été renversé le 22 mars par une junte dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo, précisément parce qu'il ne faisait pas preuve de la fermeté et de l'énergie nécessaires face aux rebelles du nord. Mais le chef de la junte était à son tour pris dans une spirale de contestation interne et externe, qui l'a complètement paralysé.
Une transition menacée
Le président, Dioncounda Traoré, chargé de conduire une transition d'un an, a été à son tour agressé et blessé par des manifestants. Transféré jeudi dernier à Paris pour des soins, il ne doit rentrer que la semaine prochaine à Bamako, alors que la situation sur le terrain se dégrade rapidement.
Cette évolution inquiète au plus haut point l'Algérie, dont le consul à Gao et six fonctionnaires du consulat ont été enlevés par une organisation qui se dit dissidente d'Al-Qaïda, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO). Cette organisation s'était déjà manifestée dans le passé en enlevant trois humanitaires occidentaux dans un camp de réfugiés sahraouis près de Tindouf, dans l'extrême sud-ouest algérien.
La Confédération des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEA), sous influence de la France, a menacé d'intervenir, avec l'aide de Paris. Rien ne peut se faire cependant sans la restauration d'une autorité centrale crédible à Bamako.
La crise malienne est le résultat direct de la « révolution libyenne ». Elle née du retour dans leur région d'origine de groupes touareg fortement armés, qui vivaient jusque-là en Libye, souvent au sein des forces armée de Maammar Kadhafi. Le pillage des arsenaux libyens a provoqué une prolifération d'armes dans le Sahel, dans des pays dirigés par des Etats faibles, ce qui constitue un terrain favorable à la contestation et aux mouvements rebelles.
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