Algérie

Le Mali franchit une nouvelle étape vers la normalisation Le gouvernement d'union nationale formé, l'intervention de la Cédéao refusée



Le Mali franchit une nouvelle étape vers la normalisation                                    Le gouvernement d'union nationale formé, l'intervention de la Cédéao refusée
Le Mali vient de franchir une nouvelle étape vers la normalisation et le rétablissement de l'ordre constitutionnel en formant son nouveau gouvernement d'union nationale. Ce gouvernement dirigé par Cheick Modibo Diarra, qui conserve son fauteuil de Premier ministre, est composé de 31 membres, dont deux ministres délégués et quatre femmes. Il s'agit d'un remaniement opéré par le président par intérim Dioncounda Traoré en réponse à la demande des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Dix-huit membres de la précédente équipe, qui en comptait 24, dirigée par Cheick Modibo Diarra conservent leur poste, même si certains changent de portefeuilles. Parmi les ministres ayant été maintenus à leurs postes, ceux de la Défense, de la Sécurité, de l'Administration territoriale, de la Justice et de la Santé. Les départs les plus remarquables sont ceux du ministre d'Etat chargé des Affaires étrangères, Sadio Lamine Sow, et du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Hamadoun Touré. Le portefeuille des Affaires étrangères a été octroyé à Tiéman Coulibaly, dont le parti politique est membre du Front pour la démocratie et la république (FDR, front anti-putsch). Un ministère a vu le jour, celui des Affaires religieuses et du Culte, confié au Docteur Yacouba Traoré. Un Touareg, Ousmane Ag Rhissa, a fait également son entrée dans le nouveau cabinet comme ministre de l'Artisanat et du Tourisme. Rappelons que la Cédéao avait donné à Bamako un ultimatum jusqu'au 31 juillet pour la formation de ce gouvernement. L'ultimatum avait par la suite été prorogé. L'organisation régionale avait menacé d'exclure le Mali et se préparait à un éventuel déploiement au Nord de quelque 3 300 soldats. Considérant que les contours du déploiement de cette force, logistiquement soutenue par plusieurs pays occidentaux, étant flous, le Conseil de sécurité a refusé de donner son quitus. La Cédéao a affirmé également qu'elle attendait une demande formelle du pouvoir de transition à Bamako pour se déployer. Une demande qui ne sera jamais formulée par le gouvernement de transition puisque ce dernier n'a pas accepté les propositions des chefs d'état-major de la Cédéao, après une seconde réunion de deux jours à Bamako la semaine dernière. Plusieurs divergences de point de vue persistaient et devront être dépassées pour qu'une force militaire soit mise en place. La première phase du plan de la Cédéao prévoit le débarquement des troupes étrangères à Bamako pour sécuriser les institutions de la transition. Bamako rejette catégoriquement cette proposition. «La sécurisation des institutions de la République à Bamako sera entièrement assurée par les forces de sécurité du Mali», a affirmé le colonel-major Ibrahima Dembélé, chef d'état-major de l'armée malienne. La deuxième phase du plan parle de la formation de troupes maliennes. Enfin, la troisième phase est la reconquête du nord du Mali. Et sur ce point, l'armée malienne entend être au centre du dispositif. «Cette reconquête, c'est toujours les troupes maliennes d'abord», a ajouté Ibrahima Dembélé. «Les autres viendront en appui, en aviation, en logistique», a-t-il poursuivi. Le Mali n'a donc pas validé le plan d'intervention. Sur le terrain, le Nord-Mali demeure aux mains de groupes armés dont certains sont affiliés au réseau terroriste Al-Qaïda depuis le putsch qui a conduit au renversement du président Amadou Toumani Touré. En fait, les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla) qui ont lancé la rébellion au Nord ont été chassés par les groupes armés liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le groupe d'Ansar Eddine. Le nouveau gouvernement malien devra, avant de reconquérir le Nord, ouvrir le dialogue avec les touareg afin de les allier à sa cause d'un Mali uni et indivisible et combattre ainsi ensemble les groupes terroristes qui se sont installés dans la région. Il devra également solliciter l'aide des pays de la région sahélo-saharienne qui sont les plus concernés par la menace terroriste croissante à leurs frontières.
H. Y./agences


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