Algérie

Le malheur


Le malheur
«Le malheur d'autrui nous console de notre propre malheur.» Lucien de SamosateIl y a des périodes où l'actualité est morose. La morosité n'est pas l'absence d'événements, drôles, dramatiques ou tragiques, mais leur incessante répétition: la répétitivité pousse à l'accoutumance et l'accoutumance à une certaine insensibilité, voire à une indifférence. Ce qui se passe en Palestine où les tueries se succèdent à un rythme inquiétant, avec leurs bilans qui laissent de marbre des démocraties défenseurs des droits de l'homme, avec ce qui se déroule en Afghanistan, en Syrie, en Irak et en Libye, l'humanité a de quoi être inquiète sur son avenir. Déjà, la Corée et l'Iran sont reléguées à l'arrière-plan. Les sanglantes nouvelles avec leur lot de sang frais occupaient davantage les unes des journaux. L'overdose anesthésie la pensée ou pervertit l'intelligence. C'est peut-être la raison pour laquelle, certains ne se posent plus les questions qu'il faut au moment opportun. Il y a bien cet heureux parvenu qui, du haut de la terrasse de sa villa qui domine la baie, observe le soleil couchant. Un cigare d'une taille respectable à la main et les yeux embrumés par un repas fort copieux, il se met à réfléchir sur son avenir prochain, ses mauvaises actions en Bourse, son dossier fiscal ou ses bénéfices assurés. Il doit sûrement réfléchir, (et les réflexions crépusculaires sont les plus fécondes, paraît-il) à l'avenir de sa descendance, à l'expansion de ses entreprises, aux vacances, à sa jeunesse très modeste, aux nombreux pots-de-vin qu'il touchera dans les futurs marchés frauduleux que suscitent les nombreux projets d'une société en pleine dé-reconstruction. Une nouvelle autoroute parallèle ou perpendiculaire à l'ancienne qui n'en finit pas d'être achevée serait la bienvenue. Ce sera un excellent tremplin pour une participation à l'enivrante aventure du gaz de schiste...Voilà un exemple de préoccupations saines, émanant de cerveaux qui se sont investis positivement dans des affaires fructueuses.Par contre, à côté, il y a les esprits curieux qui poussent l'inanité de leurs soucis jusqu'à la perversion. Evidemment, je ne veux pas parler de ces illustres scientifiques qui passent toute leur vie à scruter les étoiles, à sonder l'espace infini pour savoir, pour connaître ce qui se passe au-delà des limites du possible. Y a-t-il de l'eau sur Mars' Sommes-nous seuls dans l'Univers'Ces questions, qui reviennent souvent dans la bouche des savants, ne sauraient, en aucun cas intéresser le commun des mortels, c'est-à-dire le citoyen moyen qui doit travailler dur pour boucler sa fin de mois, payer la note Sonelgaz et la redevance Seeal: à moins que Mars qui présente des similitudes géographiques avec notre monde n'ait été à l'origine de ceux qui se sont établis entre le golfe Persique et l'océan Atlantique: à tout considérer, il faut même se demander si sous le désert martien, il n'y a pas une mer intérieure ou un océan de pétrole! Tout le monde attend avec impatience les conclusions des relevés effectués par la sonde américaine...Quant à se demander s'il existe d'autres civilisations dans les milliards de galaxies qui naviguent dans l'espace sidéral, cela ne ferait qu'augmenter le sentiment d'impuissance de ceux qui n'arrivent pas à communiquer avec le voisin d'en face ou à n' ouvrir une usine de montage automobile qu'après vingt ans de tractations laborieuses. «Ne point aller chercher ce qu'on fait sur la Lune, et vous occuper un peu de ce qu'on fait chez nous où l'on voit tout aller sens dessus-dessous», faisait dire Molière à un de ses personnages qui avait le sens du réalisme... Cela reviendrait à se poser la question cruciale (un mot honni!): pourquoi la Kabylie, après avoir connu le terrorisme résiduel, connaît encore des kidnappings sporadiques'


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