Algérie

Le malaise



Le malaise
Qu'elle est triste une cour sans élèves!L'appel lancé par l'Intersyndicale aux travailleurs de la Fonction publique pour protester contre l'abrogation du départ à la retraite sans conditions d'âge n'a été massivement suivi que par le secteur de l'Education nationale.Un semi-échec' Un succès mi-figue mi-raisin' La ministre de l'Education nationale ne s'est certainement pas posée ce genre de questions. Elle affiche sa riposte. Deux jours de défalcation de salaires pour les enseignants grévistes, a annoncé Nouria Benghebrit qui privilégie le dialogue, la concertation et la négociation. Une décision qui pourrait durcir le mouvement. Déboucher sur un bras de fer dont personne ne veut, le gouvernement en particulier qui tient à préserver la stabilité sociale, à éviter toute disposition qui mettrait la rue en ébullition et les parents d'élèves qui redoutent comme la peste les conséquences d'une année scolaire perturbée. On n'en est, cependant, pas encore là, même s'il est fort probable que cela n'aura pour conséquence que de jeter de l'huile sur le feu. Dans les quartiers généraux des syndicats, en attendant de réagir à cette décision, on apporte les dernières retouches aux communiqués destinés à l'opinion publique pour faire état de l'évaluation de cette première journée nationale de grève qui devait paralyser en partie le pays. Education nationale, santé, administration, formation professionnelle, ministères... Les syndicats doivent faire contre mauvaise fortune bon coeur. La raison' Ils n'ont pas réussi à faire le plein. L'appel lancé par l'Intersyndicale aux travailleurs de la Fonction publique pour protester contre l'abrogation du départ à la retraite sans conditions d'âge n'a été massivement suivi que par le secteur de l'Education nationale. Il faut cependant signaler que dans les écoles et les établissements scolaires, les enseignants stagiaires, récemment recrutés, ont fait «faux bond» à leurs collègues. Par crainte certainement de perdre leur emploi ou de subir des sanctions qui affecteraient une carrière à peine entamée, une réaction des plus humaines lorsque l'on connaît les difficultés à trouver un emploi. Alors quand on a réussi à en dégoter un, autant ne pas hypothéquer ses chances pour le préserver. Surtout en cette période de crise. Autant d'indices qui montrent que le mouvement de protestation enclenché hier et qui promettait de par sa médiatisation de constituer un des événements majeurs de la rentrée sociale, n'est apparemment pas loin de la fracture. Pourquoi les syndicaux mobilisent -ils moins dans la Fonction publique, hormis l'enseignement' Il y a certes la crise financière actuelle qui est due à la dégringolade des prix du pétrole qui a occasionné un manque à gagner considérable à la trésorerie du pays. Une donnée objective qui a été certainement prise en compte par une majorité de travailleurs qui ont comme priorité de garder leur emploi et qui ne voient aucun inconvénient à travailler jusqu'à l'âge de 60 ans, voire plus. Etant donné la conjoncture actuelle et la détérioration du pouvoir d'achat, percevoir un salaire décent jusqu'au départ légal à la retraite n'est point vécu comme une contrainte. Et contrairement à ce qu'affirment certains responsables politiques, le départ à la retraite sans conditions d'âge n'est pas un acquis des travailleurs, mais une mesure qui a résulté de conditions économiques désastreuses qui ont conduit le gouvernement de l'époque à le décréter. Difficile donc pour les leaders syndicaux de le brandir comme un trophée résultant d'un combat qu'ils n'ont nullement mené. Ils ont néanmoins démontré que leur ancrage au sein du secteur de l'Education nationale est attesté. Et la solidarité n'est point un vain mot. Une particularité qui caractérise la profession d'enseignant embrassé par vocation, vous dira la vieille garde qui a de tous temps cultivé les valeurs morales, l'enseignement de qualité, la discipline, la rigueur...Tout ce qui façonnera l'enfant d'aujourd'hui en homme de demain. Sans faire valoir la moindre pénibilité que leur impose l'exercice de leur métier. Partir à 40 ou 50 ans pour eux c'est comme s'ils avaient renoncé à leur mission. Cela ne gêne en rien la génération d'enseignants d'aujourd'hui dont bon nombre d'entre eux songent à partir plus tôt pour gonfler leurs salaires en allant monnayer leur «savoir-faire» dans les écoles privées. L'art de travestir un sacerdoce...


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